Jean-Marc Falcone, le patron de la police, a exclu de démissionner 0:54
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M.D avec AFP , modifié à
Jean-Marc Falcone, directeur général de la Police Nationale, a annoncé vendredi sur Europe 1 qu'il ferait des propositions à Bernard Cazeneuve sur les moyens matériels des policiers "la semaine prochaine". 
INTERVIEW

La grogne ne retombe pas. Depuis l'attaque il y a dix jours de plusieurs policiers au cocktail Molotov à Viry-Chatillon, les policiers manifestent leur colère. Le président de la République, François Hollande, a annoncé vendredi matin qu'il recevrait les représentants des forces de l'ordre "en début de semaine". Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, a expliqué le même jour sur Europe 1 qu'il pensait que les policiers manifestants ne seraient pas sanctionnés. Il a, par ailleurs, annoncé qu'il ferait des propositions à Bernard Cazeneuve sur les moyens matériels de la police, dès "la semaine prochaine". 

"Un rôle pédagogique de l'inspection générale de la police nationale". Les policiers, qui sont soumis à un devoir de réserve, et qui manifestent depuis plusieurs jours, seront-ils sanctionnés ? "Je pense qu'il y aura un rôle pédagogique de l'inspection générale de la police nationale pour dire à ces fonctionnaires pour lesquels on comprend leur colère, leur désarroi, leur émotion qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être faites dans le cadre des règles déontologiques de la police nationale", a répondu le patron de la police. Pas de punition, donc ? "Je pense", a-t-il encore assuré. 

"Ils ont d'autres moyens d'exprimer leur colère que je comprends". Jean-Marc Falcone a également affirmé que "l'expression de la colère des policiers peut être considérée comme légitime". Mais, a-t-il ajouté, "l'expression de la colère pendant les heures de services, avec des moyens de l'administration, assez loin de leur siège et de leur circonscription de police ne devait pas s'exprimer de cette manière-là". "Ils ont d'autres moyens d'exprimer leur colère que je comprends et que je partage", a-t-il poursuivi. Interrogé sur le caractère apolitique de ces manifestations alors qu'au PS on y voit "la main" du FN, Jean-Marc Falcone, qui a par ailleurs exclu de démissionner, estime qu'elles sont au contraire "plutôt spontanées". 

"Donner plus de moyens". Concernant le manque de moyens des policiers, le directeur général de la police national a précisé que le ministre de l'Intérieur lui avait demandé "expressément de mettre en oeuvre et de lui faire des propositions dans le courant de la semaine prochaine sur un plan dit sécurité publique. Maintenant il faut qu'on passe à une phase pour mieux équiper, rééquiper, donner plus de moyens" aux policiers des unités de sécurité publique, a-t-il ajouté. 

Mercredi, Bernard Cazeneuve avait annoncé le lancement en novembre d'un plan "de sécurité publique" et, dès lundi, des concertations "en profondeur" dans chaque département entre les préfets, les directeurs départementaux de la sécurité publique et les personnels de la police nationale et leurs représentants syndicaux. Les conclusions de ces concertations sur les moyens doivent être remises "en décembre pour mise en oeuvre immédiate dès 2017",