Saccage de locaux associatifs : un identitaire condamné à un mois de prison ferme à Montpellier

Tribunal correctionnel de Montpellier crédit : capture d'écran Google Street View - 1280
Le procureur de la République avec requis deux mois de prison ferme avec sursis contre le militant © capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
Un militant identitaire de 42 ans a été condamné à un mois de prison ferme pour avoir participé au saccage d'une association d'insertion de migrants à Montpellier en juin dernier.

Un militant identitaire a été condamné mardi à un mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Montpellier pour le saccage d'une association d'aide aux jeunes migrants. Des faits pour lesquels son père, dirigeant du groupuscule La Ligue du Midi, a été relaxé.

De la prison ferme requise. Olivier Roudier, 42 ans, a également été condamné à verser à l'association 1.500 euros pour le préjudice matériel et 500 euros pour le préjudice moral. Le 5 décembre, le procureur de la République avait requis de la prison avec sursis contre son père Richard, le président de la Ligue du Midi âgé de 71 ans, et deux mois de prison ferme à l'encontre d'Olivier Roudier, déjà plusieurs fois condamné.

Des dégradations dans un local associatif. Les prévenus, absents à l'annonce du jugement mardi, étaient poursuivis pour "dégradation de biens publics en réunion" dans le cadre de l'enquête sur une violente incursion menée le 30 juin 2017 dans les locaux de l'association Réseau accueil insertion Hérault (Raih), qui prend en charge des mineurs étrangers isolés à Montpellier.

Sur la vidéo postée par des militants du groupuscule d'extrême droite anti-immigration, Richard Roudier est visible, juché sur une table et dénonçant les subventions publiques accordées à des structures aidant les migrants, tandis que des militants, dont son fils, brisent de la vaisselle et jettent classeurs et dossiers au sol.

Une première audience sous tension. Le 5 décembre, Olivier Roudier, avait affirmé à la barre avoir voulu ainsi "rendre le désordre que cette association installe dans la ville". Son père s'était présenté comme un "lanceur d'alerte". Plutôt "un lanceur de haine", lui avait rétorqué Sébastien Etcheverrigarray, l'avocat de l'association visée.

L'audience s'était déroulée sous haute surveillance policière. Des dizaines de manifestants antifascistes s'étaient massés devant le tribunal pour dénoncer l'action de la Ligue du Midi à l'appel de plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, qui ont déploré que le caractère "raciste" de l'attaque des locaux de l'association n'ait pas été retenu.