Rocade controversée à Strasbourg : la justice ordonne la suspension d'une partie des travaux

La mise en service de cette rocade de 24 km, essentiellement payante, est prévue en 2021.
La mise en service de cette rocade de 24 km, essentiellement payante, est prévue en 2021. © AFP
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avec AFP
Le tribunal administratif a soulevé "un doute sérieux sur la légalité" de l'arrêté préfectoral du 30 août autorisant les travaux de la rocade controversée en cours de construction. 

Nouvelle anicroche judiciaire pour la rocade controversée en cours de construction autour de Strasbourg: le tribunal administratif a suspendu vendredi un arrêté du préfet qui autorisait les travaux de réalisation d'un échangeur autoroutier.

Statuant en procédure d'urgence après un recours de l'association Alsace Nature, le tribunal administratif a soulevé "un doute sérieux sur la légalité" de l'arrêté préfectoral du 30 août autorisant ces travaux. Ceux-ci, qui sont déjà entamés, sont donc interrompus et ne pourront pas reprendre avant que le tribunal ne statue sur le fond. Arcos, une filiale de Vinci, doit réaliser l'essentiel des travaux de ce grand contournement ouest (GCO), mais c'est la Sanef qui est en charge de la réalisation de l'échangeur visé.

Un projet "climaticide" selon ses détracteurs. Le tribunal administratif de Strasbourg avait déjà suspendu mi-septembre un arrêté relatif au permis d'aménagement d'un viaduc de 470 mètres situé sur le projet du GCO. "Ce soir, le GCO n'a plus ni accès au Nord, ni viaduc pour franchir la Bruche. Les citoyens, opposés à cette autoroute inutile, attendent ce soir l'arrêt des travaux et l'ouverture d'une commission remettant à plat ce projet climaticide", a réagi Alsace Nature.

Une mise en service prévue en 2021. Selon ses promoteurs, le GCO doit délester l'autoroute A35, régulièrement engorgée, en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace. La mise en service de cette rocade de 24 km, essentiellement payante, est prévue en 2021. Mais ses opposants estiment qu'elle entraînera un afflux de camions dans la région, une dégradation de la qualité de l'air, la disparition de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées. Cinq opposants au GCO ont mené une grève de la faim durant quatre semaines pour réclamer un moratoire, mais face au silence des autorités, ils ont mis fin à leur mouvement mardi.