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Louise Sallé, édité par Solène Leroux , modifié à
Le Haut Conseil pour le climat note une baisse générale des émissions de CO2 dans tous les secteurs français. Une réponse toutefois encore trop timide, en raison notamment de la dégradation de nos capacités de stockage en carbone. C'est le rôle, par exemple, de nos océans. La protection de ces derniers est l'enjeu du sommet des Nations unies qui se tient cette semaine au Portugal.

Face au réchauffement climatique, la France progresse. C'est l'observation positive du Haut Conseil pour le climat qui a rendu son rapport annuel mercredi. L'instance indépendante note une baisse générale des émissions de CO2 dans tous les secteurs de notre pays et c'est une première. Une réponse qui reste toutefois encore trop timide d'après le Haut Conseil, en raison notamment de la dégradation de nos capacités de stockage en carbone. C'est le rôle, par exemple, de nos forêts ou de nos océans. La protection des océans, c'est justement l'enjeu du sommet des Nations unies qui se tient cette semaine au Portugal.

Quatre hommes seulement ont atteint le plancher océanique

La France sera représentée ce jeudi par Emmanuel Macron, qui fait le déplacement. Autour de la table, deux camps s'opposent. Des pays qui veulent commercialiser les minerais des fonds marins, face à des scientifiques, défenseurs de l'exploration avant l'exploitation. C'est un domaine de recherche qui commence tout juste à recevoir des financements. Pour vous donner une idée, si douze hommes ont déjà marché sur la Lune, seulement quatre ont atteint le plancher océanique.

Les chercheurs doivent d'abord répertorier les espèces, explique Jean-Marc Daniel. Il dirige le département des fonds marins de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, l'Ifremer. "Aujourd'hui, on estime qu'à peu près neuf dixièmes des espèces vivant dans l'océan restent à découvrir", dit-il au micro d'Europe 1.

Autre point d'importance, il s'agit également "de comprendre comment elles fonctionnent dans des conditions très sévères pour nous. C'est souvent plus de 300 à 500 fois la pression atmosphérique, à des températures tout le temps très froides, de un à deux degrés, tout le temps sans lumière", détaille le spécialiste de l'Ifremer.

De nombreux enjeux

Comprendre, puis s'inspirer de ces stratégies permettra d'innover scientifiquement, à l'image des micro-organismes qui répliquent leur ADN et dont on se sert déjà pour les tests PCR. On ne sait par ailleurs pas grand-chose des sols marins sur lesquels sont fixés les câbles ou transitent 98% du trafic internet mondial. Ces sols sont instables, des avalanches sous-marines peuvent survenir. Il faut les connaître pour sécuriser le transport de nos données numériques.

Enfin, si on sait à peu près dans quel coin se nichent les métaux convoités pour construire les batteries, leur quantité et leur qualité est impossible à évaluer. Tout reste encore à mesurer.