La réforme doit financer "exclusivement nos retraites" réitère la Première ministre. 1:26
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Jacques Serais, édité par Loane Nader , modifié à
La réforme des retraites continue d'attiser le mécontentement des français, et certains membres de la majorité l'ont bien compris. Alors que de nouvelles mobilisations sont prévues la semaine prochaine, des proches d'Emmanuel Macron regrettent l'opinion publique, perdue à cause de mauvais choix en terme de communication.

La réforme des retraites est la cible des oppositions depuis l'annonce de ses contours le 10 janvier dernier. Nul ne sait si elle obtiendra une majorité de voix à l’Assemblée où si un ultime usage de l'article 49.3 se fera. En attendant, la macronie commence à faire son introspection. Dans l’entourage des ministres et du président, ils sont un certain nombre, avec le recul, à critiquer la méthode de présentation de cette réforme des retraites. Face à la pression de la rue et aux cortèges étoffés, les langues se délient, même au sein de la majorité… 

Certains proches du président critique le timing de l'annonce de la réforme : "On aurait dû la présenter avant Noël. Borne voulait attendre. C’était une erreur" explique ce soutien de la première heure. Plus haut dans la hiérarchie, un ministre s’agace du peu d’entrain de ses collègues du gouvernement à monter au front : "On est seuls !" regrette-t-il, et dénonçant par la même occasion un certain manque de cohérence dans le message délivré ces derniers mois.

Ce dernier pointe du doigt l’entourage du président, qui a échoué à défendre la nécessité d’un report de l’âge légal de départ à la retraite, pour financer la santé, l’école ou encore la transition écologique. 

"La bataille de l’opinion est perdue"

Désormais il n'est plus question de rectifier le tir concernant l'opinion publique. Elisabeth Borne s'attelle maintenant à ce que la réforme finance "exclusivement nos retraites" et n’a de cesse de le répéter lorsqu'elle s'exprime sur le sujet. Des changements d’arguments qui ont fini par alourdir un texte déjà laborieux. Un conseiller fait d'ailleurs ce constat d’échec : "La bataille de l’opinion est perdue. On ne vise plus cet objectif."

La Première ministre a donc bien la mission de redonner confiance à ses propres soutiens, alors qu'elle doit accorder une interview à France 2 ce jeudi soir.