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Fanny Agostini, édité par Ugo Pascolo , modifié à
La nature est peut-être notre allié le plus puissant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans sa chronique "Rendez-vous à la ferme" sur Europe 1, Fanny Agostini revient sur le "Pléistocène Park", cette initiative en Sibérie qui vise à faire renaître l'écosystème local, ce qui permettrait de réduire les impacts du changement climatique. 

Restaurer la nature et la préserver de toute activité humaine, voilà l'idée derrière le réensauvagement. En Auvergne, il y a de nombreuses initiatives pour recréer des réserves de vie sauvage. Dans sa chronique "Rendez-vous à la ferme", Fanny Agostini nous en dit plus sur ces tentatives portées en France par des associations comme l'Aspas.

Ré-ensauvager une parcelle a une fonction fondamentale : en plus de redonner ses droits à la nature, cela permet à la biodiversité de revenir et ainsi de réactiver les fonctions des écosystèmes qui nous sont essentielles, telles que produire de l’oxygène, capter du carbone, filtrer l’eau, etc. Si en France, et notamment en Auvergne, les initiatives sont nombreuses, mais sur une surface limitée, en Sibérie, le réensauvegament se fait à une tout autre échelle. 

Faire renaître des écosystèmes

En plein milieu de ses terres arides, il a été décidé de créer le "Pléistocène Park", du nom de la période géologique caractérisée par d’immenses steppes et des grandes plaines d’herbe. Il faut s’imaginer que pendant des millénaires c’étaient les écosystèmes dominants sur la planète avec une très forte concentration d’animaux. On sait grâce à l’analyse des ossements retrouvés dans la toundra sibérienne que le poids des animaux vivants sur ces grands espaces représentait 10 tonnes par km².

Des animaux qui aident à lutter contre le changement climatique

Cette méga-faune avait l’avantage de compacter le sol en le piétinant, améliorant ainsi l’infiltration de l’eau, cette eau qui, en gelant en hiver, permettait la formation de la couche de glace protectrice que l’on appelle le permafrost. Voilà pourquoi l’ambition aujourd’hui des scientifiques russes est de recréer dans ce "Pléistocène Park" la même densité de population d’animaux qui existaient à l’époque.

Loin d'être fait par nostalgie, ce parc est en réalité la meilleure des stratégies pour lutter contre le réchauffement climatique : en réintroduisant de grands herbivores, on réactive les cycles naturels. Imaginez le retour des hordes de rennes, de chevaux sauvages, de yaks, des bisons, d’élans, de bœufs musqués qui autrefois avaient un rôle très important. Des animaux, qui dans leur diversité, sont en mesure de réduire les impacts du changement climatique !"