Plusieurs rassemblements en soutien à "Julie" qui accuse des pompiers de l'avoir violée

Plusieurs pompiers sont accusés de viol par "Julie", mineure au moment des faits présumés.
Plusieurs pompiers sont accusés de viol par "Julie", mineure au moment des faits présumés. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Des rassemblements ont été organisés ce dimanche à Paris et dans d'autres villes de France en soutien à "Julie", qui accuse plusieurs pompiers de l'avoir violée. Les manifestants demandent que les faits présumés d'"atteinte sexuelle" commis par des pompiers sur une mineure en 2009 soit requalifiés en "viol". 

Plus de 300 personnes se sont réunies dimanche place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" commis par des pompiers sur une mineure en 2009. Ce rassemblement, à quelques rues du Palais de justice, a été organisé avant l'examen mercredi par la Cour de cassation du pourvoi de Julie (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour viol. Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles.

Plusieurs rassemblements à travers la France 

Emu, le père de Julie s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ca nous va droit au coeur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisé", a-t-il à l'AFP. "Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend plus la parole des victimes", a-t-il ajouté. L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans". Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol". La députée LFI Clémentine Autain était également présente.

"Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans. D'autres rassemblements ont été organisés en France, notamment devant le tribunal de Versailles, à l'appel du collectif NousToutes. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".

Des faits requalifiés en "atteinte sexuelle"

En 2010, elle a accusé un sapeur-pompier, avec lequel elle avait "une relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction, de lui avoir imposé des rapports sexuels, notamment à une occasion en présence de deux collègues. Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion, une infraction passible des assises. Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.

Au cours de l'instruction, Julie a exprimé de "façon réitérée son absence de consentement", selon l'ordonnance. Les trois pompiers ont eux "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence". La famille de Julie accuse au total une vingtaine de pompiers de viols. "Les 17 autres pompiers n'ont jamais été mis en examen", a dénoncé sa mère dans une pétition en ligne.