Rappel à la loi pour le maire d'Évreux qui avait invité des "gilets jaunes" à bloquer la préfecture

Le maire LR d'Evreux Guy Lefrand avait appelé des "gilets jaunes" à bloquer la préfecture. (Illustration)
Le maire LR d'Evreux Guy Lefrand avait appelé des "gilets jaunes" à bloquer la préfecture. (Illustration) © AFP
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avec AFP
Pour avoir tenu fin novembre des propos, apparemment suivis d'effets, invitant des "gilets jaunes" à bloquer la préfecture de l'Eure, le maire LR d'Evreux a écopé d'un rappel à la loi mercredi.

Le maire LR d'Évreux Guy Lefrand a écopé d'un rappel à la loi, pour avoir tenu fin novembre des propos, apparemment suivis d'effets, invitant des "gilets jaunes" à bloquer la préfecture de l'Eure, a indiqué mercredi le parquet d'Évreux. "L'enquête ouverte pour des faits de complicité par instigation d'organisation d'une manifestation non autorisée est classée avec un rappel à la loi", a déclaré Dominique Puechmaille, procureur de la République d'Évreux. "J'ai rappelé à Guy Lefrand, par courrier, que l'on n'a pas à encourager une manifestation illicite", a-t-elle poursuivi.

Des paroles "condamnées sans réserve". Dans une vidéo diffusée sur Facebook, consultée par l'AFP avant son retrait, le maire d'Évreux, venu le 26 novembre sur un rond-point à la rencontre des "gilets jaunes", leur suggérait de bloquer la préfecture ou la police municipale. Ces paroles avaient été "condamnées sans réserve" par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, dont Guy Lefrand était le suppléant en 2007 dans la première circonscription de l'Eure.

"Quand ce type de propos problématiques est suivi le lendemain par une manifestation devant la préfecture, on fait le lien", a estimé Dominique Puechmaille. Les faits reprochés pouvaient entraîner une sanction allant du simple rappel à la loi à six mois de prison et 7.500 euros d'amende, selon la magistrate. 

"Il dit que la presse a déformé ses propos". "Guy Lefrand ne reconnaît pas les faits. Il dit que la presse a déformé ses propos", avait-elle ajouté, après l'audition du maire par les services de police. "Je regrette les malentendus qu'ont pu susciter mes propos", avait affirmé le maire dans un communiqué. "Aux policiers, j'ai dit comme je l'ai déjà signifié, mon hostilité à toutes formes de violences, à Évreux comme partout ailleurs en France", avait-il assuré.