Quel budget minimum pour "faire partie de la société" ?

Famille
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Une étude révèle que le "revenu minimum" nécessaire pour vivre décemment en France est de 1.400 euros pour un actif seul.

Quels sont les besoins matériels et sociaux pour faire partie de la société aujourd’hui ? La question est au cœur d'un colloque international organisé mardi par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Explications sur cette notion de "revenu décent" plus complexe que les seuils fixés par les minimas sociaux.

Revenu décent vs minimas sociaux. A contrario des minimas sociaux - le RSA (524,16 euros par mois pour une personne seule),  le smic, (1.135 euros par mois) -  le "revenu décent" part non pas de sommes plus ou moins arbitraires que l'Etat est prêt à verser aux précaires mais des besoins des personnes elles-mêmes. Pour déterminer ce "revenu décent", l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a demandé à près de 200 personnes aux situations familiales différentes de déterminer les biens et les services essentiels à leurs yeux pour faire partie de la société aujourd'hui. 

10% du budget pour "la vie sociale". Il en ressort que pour tous les groupes de référence (de l'actif célibataire au couple de retraités en passant par le couple avec enfants), les besoins nécessaires pour une participation complète à la vie sociale sont au-delà des besoins pris en compte par les institutions. Selon l'étude, un couple sans enfant a ainsi besoin d’un revenu d’activité équivalent à 1,7 Smic pour être pleinement inséré dans la vie sociale (transports, alimentation et vie sociale compris) tandis que pour une personne seule active  cette somme s'élèvera à 1.424 euros. Pour tous les ménages types, le budget "décent" consacré à la vie sociale tourne autour de 10%.  

Le "halo de pauvreté". Dans le détail, il ressort que, selon cette logique, de "revenu décent", un couple de salariés ne disposant que d'une voiture ou des actifs avec enfants ne pouvant partir en vacances deux semaines par an sont des situations vécues comme de la précarité.  

Or, ces populations ne sont pas nécessairement "pauvres" au sens conventionnel du terme (le seuil de pauvreté est de 987 euros par mois) mais elles ne disposent pas de tous les moyens pour profiter de la vie sociale. C'est ce que l'on appelle le "halo de pauvreté".