Lydie Troadec risque trois ans de prison. 1:33
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Charles Guyard, édité par Antoine Terrel
Jugée pour "recel de cadavres", Lydie Troadec risque trois ans de prison. Lundi, un enregistrement datant de 2013 a fait entendre les relations très tendues qu'elle entretenait avec son frère Pascal Troadec. Pour l'avocat des parties civiles, "ce qui ressort de ces enregistrements, c'est une véritable haine". 

Le procès d''Hubert Caouissin, jugé devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le meurtre de quatre membres de sa belle-famille, se poursuit cette semaine. Lundi, la journée a été consacrée à la déposition de deux nouveaux experts psychiatres et à l'interrogatoire du principal accusé et son ex-compagne Lydie Troadec, la sœur de Pascal Troadec, jugée elle pour recel de cadavres. Un enregistrement a également été diffusé, qui en dit long sur la personnalité de cette dernière.

"On est le 25 décembre 2013 dans la voiture du couple Caouissin-Troadec. Hubert conduit, Lydie est passagère, leur petit garçon assis à l'arrière, et en fond, on distingue un air connu des Beatles, vite recouvert par la voix de la mère de famille. "Ah les enfoirés, un égoïste fini, ça m'écoeure", explose-t-elle devant la barrière baissée de la maison. Evidemment, son frère Pascal l'a fait exprès, pense-t-elle. "Tu ne crois pas qu'il aurait pu l'ouvrir ?", interroge-t-elle. L'enfant répète une insulte, avant que sa mère ne le reprenne en riant. "Cela reste entre nous hein ? Tu ne lui dis pas."

"Elle n'est pas qu'une suiveuse"

Retour dans la salle d'audience. L'effet de l'enregistrement est dévastateur pour Lydie Troadec, dont la voix chevrotante d'aujourd'hui sonne bien faux après le ton très offensif entendu dans cette scène huit ans plus tôt. 

"Evidemment, elle n'est pas qu'une suiveuse", estime au micro d'Europe 1 Me Olivier Pacheu, un des avocats de la partie civile. "L'image qu'elle donne devant la cour d'assises est très différente de celle qu'elle donnait très certainement à l'époque des faits. Ce qui ressort de ces enregistrements, c'est une véritable haine", poursuit-il. Evidemment elle refuse ce mot haine, car elle a bien compris que ça lui serait tout à fait défavorable dans la perspective de la décision qui sera rendue par la cour d'assises dans les jours à venir. 

Mardi, place aux plaidoiries des parties civiles et aux réquisitions. Le verdict est attendu mercredi soir. Poursuivie pour modification des lieux du crime et recel de cadavres, Lydie risque 3 ans de prison maximum. Le meurtrier présumé, lui, encourt la perpétuité.