Procès Pastor : le tireur nie en bloc, le guetteur minimise son implication

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avec AFP
Malgré les témoignages et les éléments à charge, le duo accusé d'avoir pris directement part à l'assassinat d'Hélène Pastor a tenté de se dédouaner mardi devant les assise. 

Malgré les témoignages et les éléments à charge, le duo accusé d'avoir pris directement part à l'assassinat d'Hélène Pastor a tenté de se dédouaner mardi devant les assises: le tireur présumé a nié toute implication, quand le guetteur a assuré qu'il pensait participer à un braquage. Les images de vidéosurveillance qui les ont suivis tout au long de la journée du 6 mai depuis Marseille jusqu'à l'hôpital devant lequel la milliardaire monégasque et son chauffeurs ont été abattus à Nice ?

Ce sont bien eux, admettent Samine Saïd Ahmed, le tireur présumé, et le guetteur Al Haïr Hamadi. Mais ils venaient de se rencontrer par hasard, sur la Canebière, et Samine Saïd Ahmed avait un rendez-vous à Nice, dont il ne veut rien révéler "par crainte de se mettre en danger".

Un changement de version devant la cour. "Je ne le connaissais pas, je lui ai serré la main, je ne lui ai pas fait la bise", avance-t-il comme preuve. Il emboîte néanmoins le pas d'Al Haïr Hamadi jusqu'à un hôtel à Nice. En revanche, il ne se reconnaît aucunement sur les images tournées devant l'hôpital, même s'il admet ensuite avoir retrouvé, quelques heures plus tard, toujours par hasard, Hamadi avec lequel il rentre en taxi à Marseille. "Je n'ai rien à voir dans ces faits là", répète-t-il devant la cour d'assises de Bouches-du-Rhône, comme il l'a fait tout au long de l'enquête. S'il n'a jamais donné le nom de son complice présumé, Al Haïr Hamadi, l'avait pourtant désigné sur une photo comme étant le tireur. En garde à vue, il avait aussi admis l'avoir recruté. Mais devant la cour, mardi, Hamadi a changé de version, soutenant ne pas savoir qui avait tiré sur la voiture d'Hélène Pastor à sa sortie de l'hôpital L'Archet, le 6 mai 2014, à Nice.

"Il m'a expliqué qu'il fallait braquer une personne riche". Recruté selon l'accusation par Pascal Dauriac, le coach de Wojciech Janowski, gendre d'Hélène Pastor, accusé d'être le commanditaire de l'assassinat, Hamadi s'est bien rendu à l'hôpital au moment où sortait la voiture de Hélène Pastor. Mais "je ne savais pas tout ce qui allait se passer", se défend-il. Il avait admis, en garde à vue, connaître le projet du double meurtre mais il assure désormais penser qu'il s'agissait d'un braquage, du vol du sac. "Dauriac m'a expliqué qu'il fallait braquer une personne riche", soutient-il. En garde à vue pourtant, il avait déclaré aux enquêteurs avoir refusé de jouer le rôle du tireur: "Je me suis dit que c'était pour un 'charclage' (un assassinat, ndlr), car à ce prix-là (120.000 euros, ndlr), c'est un meurtre". Mais n'hésitant pas à se contredire, il assure mardi devant la cour que "'charclage' ne veut pas forcément dire 'tuer quelqu'un'".

Dix personnes jugées jusqu'au 19 octobre. Mais Hamadi, qui nie également avoir acheté l'arme du crime, a aussi été contredit point par point par un autre accusé, son ami Anthony Colomb. "Quinze jours ou 3 semaines avant les assassinats, il m'a demandé si cela m'intéressait", a expliqué ce dernier, qui envisage d'accepter la proposition "pour (se) donner le genre voyou", avant de se récuser. Il finira quand même par conduire Hamadi à Martigues récupérer l'arme utilisée à Nice, un fusil à canon scié. Au total, dix personnes sont jugées jusqu'au 19 octobre pour leur participation, à des degrés divers, dans le guet-apens mortel.