La Landsbanki avait proposé à des centaines d'épargnants fortunés d'hypothéquer leur maison en contrepartie de prêts avantageux. 1:02
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Marguerite Lefebvre édité par C.O. , modifié à
La filiale luxembourgeoise de la Landsbanki et l'ancien patron de la banque islandaise sont poursuivis pour une escroquerie aux emprunts hypothécaires accordés en France à des épargnants.

C'est le procès d'une grosse escroquerie qui s'ouvre mardi en correctionnelle : le procès de la Landsbanki, cette banque islandaise dont la filiale luxembourgeoise est soupçonnée d'avoir escroqué plusieurs centaines de clients en France, dont des personnalités.

Un montage séduisant. Entre 2006 et 2008, la banque est accusée d'avoir proposé des prêts de plusieurs dizaines de millions d'euros extrêmement risqués à ses clients. Le montage final était particulièrement séduisant : en échange de l'hypothèque de leur maison, les clients recevaient une partie du prêt, le reste était investi sur les marchés. La plus-value spéculative était censée rembourser l'intégralité de l'emprunt.

Enrico Macias arnaqué. Comme plusieurs centaines de personnes, le chanteur Enrico Macias signe un contrat en 2007. Il emprunte 35 millions d'euros, et hypothèque sa maison de Saint-Tropez. Quelques mois plus tard, c'est la crise des subprimes. La banque est placée en liquidation. Les clients sont sommés de rembourser en vendant leurs biens immobiliers.

"Des contrats frauduleux". "On est dans une escroquerie délibérée. Dès l'origine, ces contrats étaient frauduleux, on a trompé les souscripteurs. Ils ne pouvaient pas rembourser, c'était prévu comme ça", pointe Eric Morain, l'avocat de plusieurs plaignants. "Le but était de s'accaparer quelque chose qui avait une vraie valeur, s'accaparer ces biens immobiliers". Aujourd'hui, 110 clients demandent réparation. Pour certains, le préjudice dépasse les 40 millions d'euros.