Prisons : Belloubet juge "pertinent" le rôle des quartiers d'évaluation de la radicalisation

La prison d'Osny a accueilli en février le premier QER de France (Photo d'illustration).
La prison d'Osny a accueilli en février le premier QER de France (Photo d'illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
Les "quartiers d'évaluation de la radicalisation" sont destinés à mesurer la dangerosité et le degré de radicalisation d'un détenu en quatre mois.

La nouvelle garde des Sceaux Nicole Belloubet a jugé lundi "pertinent" le rôle en prison des "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (QER), destinés à mesurer la dangerosité et le degré de radicalisation d'un détenu avant son affectation dans un lieu de détention. La ministre s'exprimait à l'issue d'une visite à la maison d'arrêt du Val d'Oise, à Osny, qui a accueilli en février le premier QER mis en place dans les prisons françaises après la suppression des unités dédiées à la "déradicalisation" qui avaient été vivement critiquées. 

Les unités dédiées contestées. "Je sais qu'il y a eu beaucoup de contestation" sur le traitement de la radicalisation "et je ne sais pas si on va trouver la solution optimale. Mais ce que j'ai vu ici me semble assez pertinent", a commenté la ministre après avoir visité ce quartier d'évaluation qui compte actuellement treize détenus pour 23 cellules réservées. En septembre 2016, l'un des détenus de l'ancienne unité dédiée d'Osny avait tenté de tuer un surveillant avec un couteau aux cris d'"Allah Akbar", signant ainsi la première action djihadiste fomentée en prison. Les opposants aux unités dédiées avaient alors dénoncé la concentration dans un même lieu d'islamistes radicaux, jugeant l'idée contre-productive.

Quatre mois pour évaluer le détenu. Nicole Belloubet, qui effectuait lundi son deuxième déplacement officiel, a notamment salué, au sein des QER, l'"évaluation extrêmement précise des situations de la personne qui est détenue qui permet, dans un délai très limité de quatre mois, de définir un parcours pour sa peine, ou ce que sera sa peine". Après cette évaluation, "la personne est affectée plus 'définitivement' dans un autre lieu où elle ne sera pas nécessairement placée à l'isolement", a-t-elle ajouté.

La question ensuite est celle "du suivi" qui est "primordial", a souligné la ministre en pointant le rôle particulier des conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP). À Osny, pour cause de surpopulation carcérale et d'effectifs manquants, chacun des quinze conseillers s'occupe aujourd'hui de 97 détenus, contre 60 dans une configuration normale définie dans la loi pénitentiaire. Seuls trois des six QER prévus dans les prisons françaises ont à ce jour été ouverts : à Fleury-Mérogis, Osny et Fresnes.