Prison de Fresnes : douze voitures personnelles de surveillants incendiées en trois mois

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Deux véhicules ont été brûlés dans la nuit de mercredi à jeudi à Fresnes. © DR
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Les incendies, jamais revendiqués, ciblent l'ensemble du personnel et pas un surveillant en particulier, selon les premiers éléments de l'enquête. 

Avec quatre nouveaux incendies, le bilan matériel s'est encore alourdi dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les informations d'Europe 1 : depuis le mois de mai, douze voitures ont été brûlées sur le parking où les surveillants de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, garent leurs voitures personnelles.

"Une atteinte à un bien personnel". Le premier incendie du genre remonte à la nuit du 30 au 31 mai, perpétré par un commando d’une dizaine d’hommes cagoulés. Deux autres ont suivi, le 20 juin et le 31 juillet, poussant la préfecture de police à mettre en place des rondes, de 21 heures à 3 heures du matin. Mais les incendiaires sont déterminés et organisés : jeudi matin, ils ont attendu 4 heures, soit la fin de la surveillance, pour mettre le feu à deux voitures.

"J'ai un sentiment de colère, et ensuite de tristesse", réagit Cédric Boyer, délégué du syndicat SNP-FO à Fresnes, interrogé par Europe 1. "Les gens qui travaillent sur le domaine sont visés, même ceux qui sont simplement rattachés à l'administration pénitentiaire. Cette nuit, c'est une collègue aide-soignante qui a été touchée avec l'incendie de son véhicule. C'est quand même une atteinte à un bien personnel."

Pas de revendication. Les incendies, pour lesquels quatre jeunes ont été interpellés puis relâchés faute d'éléments début août, ne sont jamais revendiqués. D’après les premiers éléments de l'enquête, ils visent l’ensemble du personnel au hasard et ne ciblent pas des surveillants spécifiquement. Les investigations doivent désormais établir si les incendiaires ont un lien avec un détenu en particulier, ou s'il s'agit d'une provocation. La police judiciaire du Val-de-Marne est chargée de l’enquête. En attendant, le syndicat FO pénitentiaire a décidé d'organiser ses propres rondes jeudi soir sur le domaine.