Présidentielle : un collectif lance un "appel au droit à bien manger"

Les signataires de l'appel dénoncent un paysage alimentaire dominé par la grande distribution
Les signataires de l'appel dénoncent un paysage alimentaire dominé par la grande distribution © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dénonçant une "fracture alimentaire", des personnalités appellent les candidats à la présidentielle à s'emparer de la question du "droit à bien manger".

Pour ces quelques 70 personnalités, la campagne présidentielle se joue aussi dans l'assiette. Des cuisiniers, artistes, journalistes et producteurs ont lancé un appel "au droit à bien manger" aux candidats à la présidentielle. Dans ce texte, relayé par le site d'actualité gastronomique Atabula, ils dénoncent une "fracture alimentaire". 

Une fracture culturelle. Les chefs Olivier Roellinger, Michel Bras, Michel Troisgros, Alexandre Gauthier, Yves Camdeborde, les artistes Annette Messager et Christian Boltanski, la comédienne Natacha Régnier et le parfumeur Jean-Claude Ellena sont parmi les signataires de cet appel relayé lundi.

"Tandis qu’une frange privilégiée de la population a accès à une éducation du goût et à des produits de qualité, la majorité des citoyens est soumise à un paysage de consommation dicté par la grande distribution", regrette le collectif dans son appel. Selon eux, cette fracture alimentaire est liée "au niveau des revenus du foyer et aux catégories sociales mais elle est aussi profondément culturelle". 

"L'éducation au goût" nécessaire à l'école. Ils dénoncent "l'industrialisation massive de l'agriculture" qui a conduit à un "paradoxe : la plupart des agriculteurs ne nourrissent plus leurs concitoyens", constatent-ils en plein Salon de l'agriculture. En appelant directement les candidats à la présidentielle à "s'emparer de cette question", "nous leur demandons de prendre la mesure du péril alimentaire qui nous guette, nous leur demandons de répondre autrement à cet enjeu que par des décisions anecdotiques ou purement symboliques", poursuivent les signataires. 

Ils estiment qu'il est "nécessaire d’instaurer une véritable éducation du goût dans les écoles publiques, qui s’inscrive dans le programme et l’alimentation scolaire". 

Un collectif d'alerte. Parmi ces signataires, onze ont l'intention de créer un collectif pour "travailler à la mise en place de recommandations complètes et réalistes" avec pour objectif "d'alerter nos futurs décideurs politiques et leur proposer des mesures adaptées aux enjeux alimentaires d'aujourd'hui et de demain".