Licenciement d'un délégué CGT : quand El Khomri désavoue l'inspection du travail

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Salomé Legrand , modifié à
Le ministère du Travail va à l’encontre de la décision de l’Inspection du travail.

La ministre du Travail Myriam El Khomri a validé le licenciement d'un délégué CGT d'Air France, accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée". C’est le ministère qui l’a annoncé dans un communiqué, lundi. Et cette décision est un peu une surprise.

Un seul fait de violence retenu. Le ministère considère que la "faute reprochée est d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement". Concrètement, dans le courrier adressé au salarié et qu’Europe 1 s’est procuré, le ministère ne retient qu’un seul des deux faits de violences reprochés par Air France : il s’agit d’un moment où ce salarié pousse un vigile qui, en tombant, entraîne la chute du directeur des ressources humaines. Pour l’autre fait reproché, le ministère reconnaît que c’est la conséquence d’un mouvement de foule.

Air France a "contribué à instaurer un climat de défiance". Mais ce qui interpelle dans ce dossier, c’est que le ministère désavoue son administration en annulant la décision de l’Inspection du travail, alors que celle-ci était très claire. Sur cette histoire de vigile, l’inspectrice estimait qu’on ne pouvait pas établir le caractère violent du geste. Mais, surtout, le document était à charge contre Air France. Il y était écrit que la compagnie a "contribué à instaurer un climat de défiance propice à la confrontation". Or c’est sur cette décision que vient de revenir le ministère.

Une suite ? Et bien maintenant qu’Air France a l’autorisation de licencier son salarié, celui-ci s’attend à recevoir la lettre d’un jour à l’autre. Europe 1 pu le joindre. Il est déçu mais il ne devrait pas s’arrêter là. Il a encore la possibilité d’attaquer cette décision du ministère devant un tribunal administratif.