Aphatie 2:00
  • Copié
Par Jean-Michel Aphatie , modifié à
Plusieurs syndicats appellent à une grève de la surveillance le 17 juin, pour la première épreuve du bac. Ils estiment que le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer n'a pas voulu entendre leurs inquiétudes sur les réformes en cours.
EDITO

Plusieurs syndicats appellent à une grève de la surveillance du bac le 17 juin prochain. Le Snes, le Snalc, la CGT et un collectif de "stylos rouges" s'opposent à la réforme du lycée et du baccalauréat et à loi "pour une école de confiance" souhaitée par le ministre de l'éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Pour notre éditorialiste, Jean-Michel Aphatie, ce type d’action menace injustement les lycéens au seuil de l’âge adulte.

"Entendre des enseignants dire : 'On va perturber le bac', pour dire les choses simplement, c’est complètement loufoque. Des enseignants sont en colère, c’est leur droit, c’est la démocratie. Ils demandent le retrait de la loi Blanquer, sont hostiles à certaines mesures pédagogiques prises très récemment dans les lycées, et veulent également des augmentations de salaires. Les enseignants ont des moyens d’action : ils peuvent pétitionner, manifester, faire grève. Là où l’on perd la tête, c’est quand on apprend mercredi qu’une intersyndicale d’enseignants - le Snes, le Snalc et la CGT - se dit prête a perturber le bac parce que le ministre refuse de les écouter.

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Le baccalauréat est une épreuve que la République organise comme un rite de passage vers l’âge adulte. C’est une forme d’enseignement qui se termine pour des adolescents qui vont entrer dans la vie, rejoindre de grandes écoles, les universités ou directement travailler. Le baccalauréat est fait pour les lycéens, ce n’est pas eux qui ont écrit la loi Blanquer, ce n’est pas eux qui vont décider des augmentations de salaire. Envisager de perturber le baccalauréat pour des raisons catégorielles - ce qui ne s’est jamais produit, sauf en 1968 -, c’est loufoque. Le faire serait scandaleux.

Dans une veille démocratie comme la nôtre, on espérer que ces syndicats viendront nous dire qu’ils renoncent à cette possibilité. La loufoquerie, c’est comme les plaisanteries, les plus courtes sont les meilleures."