Polynésie : une dizaine de douaniers condamnés pour de petits arrangements à l'aéroport

Aéroport de Thahiti, GREGORY BOISSY / AFP 1280
Un garagiste, parrain de la fille de l'un des chefs d'équipe, avait profité d'une absence de contrôle pour importer 500 grammes de méthamphétamine, dissimulés dans des pièces détachées. © GREGORY BOISSY / AFP
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avec AFP , modifié à
La cour d'appel a reconnu les agents coupables d'avoir fermé les yeux lors des passages en douane d'une de leurs connaissances entre 2008 et 2011, à l'aéroport de Tahiti.

Une dizaine de douaniers en poste en Polynésie française, accusés de délit de concussion, ont été condamnés jeudi à des peines de prison avec sursis allant jusqu'à trois ans et à des interdictions d'exercer, temporaires et définitives, par la cour d'appel de Papeete. La juridiction les a reconnus coupables du délit de concussion. En clair : d'avoir fermé les yeux lors des passages en douane d'une de leurs connaissances entre 2008 et 2011, à l'aéroport de Tahiti.

Trafic de méthamphétamine. Un garagiste, parrain de la fille de l'un des chefs d'équipe, avait profité de cette absence de contrôle pour importer 500 grammes de méthamphétamine, dissimulés dans des pièces détachées. L'enquête avait cependant démontré que les douaniers mis en cause, qui bénéficiaient en retour de réparations de véhicule à moindres frais, ignoraient tout de ce trafic. Pour ces faits, le garagiste a, lui, été condamné en 2014, à sept ans de détention.

Pourvoi en Cassation. Si la cour d'appel a relaxé les fonctionnaires des chefs d'intéressement à la fraude et d'importation sans déclaration de marchandises fortement taxées, elle a tout de même confirmé le jugement de première instance. Outre des peines de prison avec sursis et des interdictions d'exercer, les agents devront également verser, chacun, environ 4.100 euros de dommages et intérêts à l'agent judiciaire de l'État. Dès l'arrêt rendu, leurs avocats ont annoncé leur intention de se pourvoir en Cassation, ce qui rendrait les peines suspensives.

Sur le plan administratif, des sanctions disciplinaires pourraient également être prises contre les fonctionnaires, tous mis à pied depuis leurs mises en examen. La cour d'appel a d'ailleurs rejeté la demande de non-inscription des condamnations à leurs casiers judiciaires.