Plusieurs centaines de policiers se sont rassemblés mardi devant les tribunaux de différentes villes de France à l'appel de syndicats policiers indignés par le verdict du procès de l'attaque des policiers de Viry-Châtillon ce week-end. A Paris, 200 à 300 fonctionnaires se sont regroupés dans le calme à 12H30, brandissant les drapeaux des principaux syndicats de gardiens de la paix, Alliance, Unité SGP Police, Unsa Police et du syndicat d'officiers Synergie, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Votre sécurité a un prix. Nous attendons protection et reconnaissance" ou "Policiers attaqués, citoyens en danger", pouvait-on lire sur des banderoles.
"On banalise les agressions"
Par cet appel à des rassemblements partout en France, les syndicats entendaient protester contre l'acquittement en appel, dans la nuit de samedi à dimanche, de huit des 13 jeunes accusés d'avoir attaqué et brûlé des policiers à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, en 2016. La cour d'assises des mineurs de Paris a condamné les cinq autres à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion. Les accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité. Ce verdict moins sévère qu'en première instance a provoqué le courroux des syndicats.
"Nous sommes là pour dire notre incompréhension face au verdict", a déclaré à l'AFP Olivier Hourcau, secrétaire général adjoint d'Alliance, organisateur du rassemblement parisien. "C'est un très mauvais signal envoyé aux policiers. On banalise les agressions envers eux".
"On en a ras-le-bol": des policiers manifestent après le verdict des agressions Viry-Châtillon pic.twitter.com/Sx3OAdmI56
— BFMTV (@BFMTV) April 20, 2021
Des rassemblements dans plusieurs villes
Des rassemblements de plusieurs dizaines de policiers ont aussi eu lieu dans d'autres villes. A Montpellier, ils étaient stationnés devant le tribunal judiciaire, portant des autocollants bleu blanc rouge "Policiers - Payés pour servir, pas pour mourir" et soutenus par quelques élus RN, dont le maire de Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez. D'autres rassemblements ont aussi eu lieu à Lille, Rennes, Toulouse ou Orléans.
Mais aussi à Lyon, où ils étaient plus d'une centaine devant le tribunal judiciaire. "Ce verdict a été un élément déclencheur, dans un contexte compliqué où les violences envers les forces de l'ordre sont quasi-quotidienne. Avec des décisions pareilles, on a de plus en plus de mal à trouver du sens dans notre métier" a expliqué Pierre Tholly, le secrétaire syndical en Auvergne-Rhône-Alpes du syndicat Alliance.
Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur RTL qu'il recevrait samedi les policiers blessés en 2016 mais a fait valoir qu'il "ne souten(ait) pas les manifestations devant les institutions".