Poitiers : la rentrée de la Cour d'appel boycottée par les avocats

Pour justifier la suppression de la 3e chambre civile, le premier président de la Cour d'appel a mis en avant "une pénurie de moyens".
Pour justifier la suppression de la 3e chambre civile, le premier président de la Cour d'appel a mis en avant "une pénurie de moyens". © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Les bâtonniers de la Cour d'appel de Poitiers ont boycotté lundi l'audience solennelle de rentrée en signe de protestation contre la suppression de la 3e chambre civile.

Pour la première fois depuis le début des années 1980, les bâtonniers du ressort de la Cour d'appel de Poitiers couvrant les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente, la Charente-Maritime et la Vendée, ont boycotté lundi l'audience solennelle de rentrée de la juridiction pour dénoncer la "suppression" de la 3e chambre civile de la Cour d'appel

Une "suppression sans concertation". Le bâtonnier du barreau de Poitiers, Thomas Drouineau, a dénoncé devant la presse "plus qu'une grogne, une véritable colère" contre cette "suppression, sans concertation". Les avocats déplorent d'avoir été prévenus de la "suppression pure et simple de cette instance", au cœur de l'été.

Une "pénurie de moyens". Le premier président de la Cour d'appel, Thierry Hanouët, s'est inscrit en faux auprès d'un correspondant de l'AFP, en précisant que les bâtonniers avaient été informés de cette décision bien avant l'été. Pour justifier la suppression de la 3e chambre civile, Thierry Hanouët a mis en avant "une pénurie de moyens". "Les barreaux étaient au courant. Mais les efforts de réorganisation sont mal compris, et nous le regrettons", a-t-il déclaré. Le boycott des avocats est un "non événement", a-t-il ajouté.  

De son côté, la Cour d'appel justifie cette décision par une pénurie de magistrats et un apurement des procès d'assises dans certains départements que couvre cette instance. À terme, la Cour d'appel précise qu'elle compte articuler la refonte de ses services autour de cinq pôles : civil, commercial, économique, social et pénal.