Ploërmel : la statue de Jean Paul II se met en règle avec la laïcité

La statue a été déplacée lundi de quelques mètres devant plusieurs dizaines de badauds.
La statue a été déplacée lundi de quelques mètres devant plusieurs dizaines de badauds. © THOMAS BREGARDIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Près de douze ans après son édification, le monument a été déplacé de quelques mètres vers le terrain d'un collège privé pour entrer en conformité avec la loi.

La statue de Jean Paul II de Ploërmel, dans le Morbihan, a été déplacée lundi après-midi vers le terrain d'un collège privé, se mettant ainsi en conformité avec la loi de 1905. La statue de 13 tonnes a été déplacée d'une trentaine de mètres à l'aide d'une grue lundi en fin d'après-midi. Une centaine de personnes étaient présentes sous la pluie pour assister à l'opération qui a duré une heure et demie. 

"Ca ramène la paix dans la cité". "C'est l'aboutissement, la mise en conformité avec la loi française, le respect de la laïcité et de la décision du Conseil d'État", a souligné le père Christophe Guégan, curé de la paroisse de Ploërmel, en disant espérer "que ça ramène la paix dans la cité". Ce déménagement est la solution retenue pour mettre le monument en conformité avec une décision du Conseil d'État du 25 octobre dernier. La plus haute juridiction administrative française, saisie par plusieurs habitants et par l'association de la Libre Pensée, avait ordonné le retrait de la croix surplombant l'édifice, dans un délai de six mois, au nom de la loi de 1905 qui interdit "d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux" dans un "emplacement public".

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Sortie du champ d'application de la loi. Une fois installée sur un terrain privé, la statue du pape polonais sort théoriquement du champ d'application de la loi de 1905. Le conseil municipal de la cité bretonne (9.000 habitants) avait approuvé le 2 mars dernier la cession au diocèse pour 20.000 euros de ce monument en bronze de 7,50 mètres de haut, installé sur un parking public depuis près de douze ans. Le monument avait été contesté avant même son édification, le 9 décembre 2006, 101 ans exactement après la promulgation de la loi française de séparation des Églises et de l'État.