Pesticides : la famille d'un viticulteur décédé dépose une nouvelle plainte

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Image d'illustration. © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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C.C. avec AFP , modifié à
Exposé pendant 42 ans aux pesticides, James-Bernard Murat est décédé en 2012 d'un cancer lié à l'arsénite de sodium. 

La famille d'un viticulteur bordelais mort d'une maladie liée à l'utilisation de pesticides va déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile après que l'enquête a fait l'objet d'un classement sans suite, a-t-on appris jeudi dans un communiqué.

Une plainte contre X en 2015. Sa procédure vise à "mettre en lumière toutes les responsabilités : celles des firmes de l'industrie chimique qui ont commercialisé ces produits et celles des services de l'Etat qui les ont homologués", est-il écrit. La famille de James-Bernard Murat avait déposée plainte contre X en avril 2015 pour "homicide involontaire" devant le pôle de santé publique du TGI de Paris. Une enquête préliminaire avait été ouverte en juillet 2015. "Le parquet de Paris a prononcé un classement sans suite le 25 mai se retranchant sur une prétendue difficulté à établir un lien entre la maladie et l'utilisation des pesticides", a déclaré l'avocat François Lafforgue, qui représente la famille du viticulteur.

Exposé pendant 42 ans aux pesticides. "Cette plainte avec constitution de partie civile va permettre qu'un juge d'instruction soit désigné pour enquêter, une première dans une affaire d'exposition aux pesticides", a-t-il ajouté. James-Bernard Murat est mort en décembre 2012 d'un cancer dont le caractère professionnel lié à l'arsénite de sodium avait été reconnu en février 2011. Il a été exposé pendant 42 ans, de 1958 à 2000, au produit utilisé dans les traitements contre l'esca -une maladie de la vigne due à des champignons parasites- et interdit en France depuis novembre 2001. "Pourquoi mon père a-t-il été intoxiqué sans jamais être alerté des dangers pour sa santé ? Ce qui (lui) est arrivé est emblématique de centaines d'autres cas", a dit la fille du viticulteur, Valérie Murat.

Selon Me Lafforgue, les produits incriminés étaient fabriqués par les sociétés Aventis, CMPA et Littoral.