Ils voulaient protester contre la précarité étudiante. Mardi, des centaines d'étudiants ont manifesté dans plusieurs villes de France pour réclamer des mesures d'urgence face à la dureté de leurs conditions de vie, plus de deux semaines après la tentative d'immolation d'un étudiant de 22 ans, à Lyon. Mais au-delà même de la question des conditions matérielles, une étude commandée par La Mutuelle des étudiants sur les 18-30 ans révèle un mal-être profond des étudiants.
Ainsi, un étudiant sur trois affirme avoir des pensées suicidaires. Un chiffre qui était deux fois moins élevé il y a huit ans. Plus des deux tiers sont en situation de mal-être, avec, pour un tiers, des difficultés financières ou un sentiment d'isolement. Mais pour tous, la source principale de stress vient des études en elles-mêmes.
"Le temps des études est extrêmement stressant pour un jeune"
Selon Pauline Raufaste, présidente de La Mutuelle des étudiants, ces résultats sont un cri d'alarme. "Le temps des études est un temps qui est extrêmement stressant pour un jeune", confirme-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est le moment où on sort du cocon familial, qui va déterminer le reste de notre vie, si on va réussir à avoir un diplôme de qualité ou pas. C'est un facteur de stress immense pour les jeunes".
Beaucoup de jeunes racontent également avoir dû renoncer à des soins au cours des douze derniers mois. Et la consultation de psychologues peut vite devenir un luxe. La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a promis des bureaux d'aide psychologique sur tous les campus, pour que les étudiants aient accès à des consultations gratuites