Pédophilie dans la Nièvre : "Qu'a fait la maire du village ?", s'interroge La Voix de l'enfant

La mairie a eu connaissance du comportement d'"enfants très agités" en classe.
La mairie a eu connaissance du comportement d'"enfants très agités" en classe. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
  • Copié
Thibaud Le Meneec , modifié à
Après les révélations sur les viols subis par quatre garçons pendant plusieurs années dans un village de la Nièvre, l'association La Voix de l'enfant va se constituer partie civile, comme l'a affirmé sa présidente sur Europe 1, mercredi.
INTERVIEW

Depuis une semaine, le petit village de Châtillon-en-Bazois, dans la Nièvre, est le théâtre d'une affaire hors-normes, selon les mots du vice-procureur de Nevers. Cinq hommes et trois femmes ont été mis en examen vendredi dernier, pour viols et agressions sexuelles répétés sur quatre garçons de 4 à 9 ans. Une affaire qui pose beaucoup de questions. Comment expliquer que quatre garçons aient subi, entre 2009 et 2017, la maltraitance, les agressions sexuelles et les viols infligés par quatre adultes dans la Nièvre, sans que personne dans le village de Châtillon-en-Bazois ne soit au courant ? 

Interrogation sur les responsables locaux. "Qu'a fait la maire ? N'avait-elle pas une obligation d'informer les services sociaux ?", s'est interrogée la présidente de La Voix de l'enfant, Martine Brousse, mercredi, sur Europe 1. "Ça va être très important que nous puissions voir ce qu'ont fait les responsables locaux et l'entourage de ces familles."

 

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Des enfants "très agités". Elle fait référence aux propos de la maire de ce petit village, Michèle Dardant, qui a déclaré mercredi à l'AFP qu'elle avait eu connaissance de plusieurs incidents avec des membres de la famille. Les enfants "allaient à l'école, c'étaient des enfants difficiles, qui n'avaient pas de concentration, étaient très agités. (…) Ce sont des gens en difficulté, monsieur a un passé assez lourd, régulièrement incarcéré pour des larcins, des vols, un petit peu de vente d'herbe. Mais de là à s'en prendre à des enfants, j'ai du mal à me l'imaginer."

Le numéro 119 disponible. "Nous n'avons pas encore assez d'éléments et c'est pourquoi La Voix de l'enfant va se constituer partie civile dans les jours qui viennent pour avoir immédiatement accès aux premières informations et suivre ce dossier de près", a affirmé Martine Brousse, mercredi soir, tout en rappelant qu'en cas de doute sur de possibles cas de violences sur les enfants, le numéro "119 - Allô enfance en danger" était accessible "24 heures sur 24, 7 jours sur 7".