Pédophilie : les casiers judiciaires de tous les professeurs vont être vérifiés

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Najat Vallaud-Belkacem a exigé de la transparence sur les affaires de pédophilie dans l'Education nationale. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP et Virginie Salmen , modifié à
27 membres de l'Education nationale ont été révoqués en 2015 pour des affaires de pédophilie, a annoncé mercredi Najat Vallaud-Belkacem mercredi. 19 l'avaient été en 2014.

Il y a eu 27 radiations de membres de l'Éducation nationale en 2015 liées à des cas de pédophilie ou de pédopornographie, a annoncé mercredi Najat Vallaud-Belkacem, précisant qu'elle serait "ferme pour sanctionner" et qu'elle en attend "autant de toute institution". Les casiers judiciaires de tous les membres de l'Education nationale vont être vérifiés. L'opération a déjà commencé et devrait prendre entre un an et un an et demi à raison de 3.000 dossiers par jour.

Une volonté de transparence. Le nombre de radiations pour des affaires liées à la pédophilie (les faits incriminés ne se sont pas forcément produits dans un cadre scolaire) était de 19 en 2014, premier et second degrés confondus, de 26 en 2013 et de 15 en 2012, selon des chiffres transmis par le ministère de l'Éducation.

"Qu'il s'agisse de l'Église ou de l'école, j'ai un principe simple : la pédophilie est une affaire extrêmement grave qui détruit des vies. Le principe est 'Pas de silence, la transparence totale'. Tous ceux qui pensent qu'on peut régler les choses en interne, en faisant silence, se trompent gravement", a déclaré la ministre sur RTL. "Je serai ferme pour sanctionner quand cela s'impose et j'en attends autant de toute institution", a-t-elle ajouté.

Un contexte tendu. L'Éducation nationale a été secouée en 2015 par l'affaire de Villefontaine, dans la banlieue de Lyon, où le directeur d'une école maternelle a été mis en examen pour des viols sur ses très jeunes élèves. Il a été radié quelques jours après sa mise en examen et attend désormais son procès.

Depuis quelques jours, c'est au tour de l'Église de France d'être dans la tourmente. Le cardinal Barbarin est sous le feu des critiques, accusé de ne pas avoir agi avec suffisamment de célérité après avoir appris qu'un prêtre de son archevêché était soupçonné d'agressions sexuelles sur des jeunes scouts qu'il encadrait en 1986 et 1991.

Un projet de loi en préparation. Un projet de loi va venir prochainement cadrer précisément le lien entre l'Education nationale et la justice. A chaque condamnation d'un agent pour des faits sexuels ou de violences sur mineur, son supérieur hiérarchique sera prévenu. Le signalement pourra également se faire avant que la condamnation ne soit prononcée pour les faits les plus grave. Pas question, en revanche, de prévenir le rectorat pour une infraction routière ou une condamnation qui n'a rien à voir avec l'encadrement des enfants.