En septembre, une manifestation de plus de 300 personnes avait lieu dans le centre-ville de Rouen pour protester contre la mise en place d’une Zone à faibles émissions, empêchant les voitures trop polluantes de circuler. Pour beaucoup d’habitants, les solutions pour éviter de prendre sa voiture sont quasi inexistantes.
Dans le local du collectif Plus Jamais Ca, contre la création d’une ZFE, Pascal est remonté. Ce retraité de la Poste habite à Anceaumeville, un village à 25 kilomètres de Rouen. Malgré l’interdiction, il doit prendre chaque jour sa voiture jugée trop polluante. "On est obligés de venir dans la métropole, quand vous habitez un village où il n’y a aucun commerce... J’ai un autre moyen de déplacement, c’est de prendre un métro-bus, sauf que le terminal est à l’intérieur de la ZFE, donc je ne peux pas entrer dans la ZFE !", s’indigne-t-il.
Pas assez d’aides pour passer à l’électrique
Pas question de prétendre aux aides de la métropole pour l’achat d’un véhicule électrique. Ces 6.000 euros sont réservés aux habitants de la ZFE. "Un coup de pouce insuffisant", souffle Arnaud. "Une voiture électrique coûte autour de 30.000 euros : mais qui va me donner les 24.000 euros manquants ?", déplore-t-il.
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Ses revenus faibles sont un véritable frein. "Je gagne 953 euros par mois, je ne peux pas me le permettre", détaille-t-il. "Et comme j’ai des soucis de santé, la première chose que je me suis demandé, c’est comment je vais faire pour aller au CHU maintenant ? Il va tout falloir prévoir à l’avance, maintenant, pour aller à Rouen, c’est comme si on allait à l’autre bout de la France. On va se retrouver enfermés chez soi."
Une ZFE mise en place à la hâte, selon ce cinquantenaire qui se sent de plus en plus isolé. En mars 2023, les amendes risquent de tomber. Il prévoit, sous la contrainte, de louer un véhicule ou de faire du covoiturage.