Stéphanie Cherbonnier, contrôleure générale de l'Ofast, est à la tête de ce nouveau service. 2:01
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Guillaume Biet, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Crée au 1er janvier 2020, l'Ofast se veut la nouvelle arme de lutte contre les trafics de drogue. Basé sur le partage d'informations et la coordination des opérations, le service a déjà permis la saisie de 1,6 tonne de cocaïne en seulement un mois. Pour la première fois, sa patronne, Stéphanie Cherbonnier, explique les tenants et les aboutissants du service. 
ENQUÊTE

Les saisies de drogue se multiplient depuis le début de l'année. Au total, c'est plus d'une tonne et demie de cocaïne pure qui a été saisie en quelques jours - soit l'équivalent de 10% des saisies de l'an dernier - à laquelle il faut ajouter des centaines de kilos de cannabis. Derrière ces chiffres très importants, des opérations menées à Bordeaux, Nice, Rungis, ou même Orly qui ont toutes un point commun : l'Ofast, l'Office anti-stupéfiants. En fonction depuis le 1er janvier, le successeur de l'Office national de lutte contre les trafics de drogue - anciennement OCRTIS - compte une centaine d'enquêteurs et est la nouvelle bête noire des trafiquants. 

Le partage d'informations comme base 

Le secret de l'Ofast ? Le partage d'informations et la centralisation des actions. "Notre rôle, c'est d'être un chef de file en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants, on est là pour permettre une action collective, un meilleur partage des renseignements et gommer les concurrences qui ont pu exister auparavant", explique au micro d'Europe 1 Stéphanie Cherbonnier, contrôleure générale de l'Ofast, qui a choisi Europe 1 pour s'exprimer pour la première fosi dans les médias depuis sa prise de poste.

"L'objectif est de démantèlement des réseaux, et nous coordonnons l'ensemble des investigations", ajoute la première femme à diriger un tel service. Policiers, gendarmes, magistrats, douaniers, mais aussi des représentants du ministère des Armées et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères... L'Ofast réunit une multitude de personnes aux compétences diverses pour mettre à terre les réseaux. Et il n'a fallu que quelques semaines pour que le dispositif fasse ses preuves. Le 24 janvier dernier, c'est grâce à un "partage d'informations" et à la "coordination opérationnelle" que l'Ofast a pu saisir 723 kilos de cocaïne et arrêter trois suspects, dont deux sont écroués. 

Des cellules de renseignements

Le même jour, à plus de 550 kilomètres de là, c'est un chargement suspect de bananes en provenance de Colombie qui est intercepté. Résultat : 500 kilos de cocaïne saisis. Sans oublier le go-fast arrêté, toujours le 24 janvier, dans le sud-est de la France avec 347 kilos de résine de cannabis.

Loin du simple service d'enquête, l'Ofast coordonne et centralise son action notamment grâce à ses "Cross", des cellules de renseignement où les forces de l'ordre s'échangent des informations. Une nouveauté dont bénéficie déjà une quarantaine de départements. Et il est probable que d'autres voient le jour bientôt puisqu'il est prévu de faire grimper l'effectif de l'Ofast jusqu'à 170 membres d'ici la fin 2020. D'après nos informations, en 2019 les saisies ont été aussi importantes qu'en 2018 qui était pourtant une année record.