Paris : la mairie refuse d'enregistrer "Marseille" comme troisième prénom

Le petit garçon s'appellera finalement seulement Onken Philip
Le petit garçon s'appellera finalement seulement Onken Philip © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Xavier Monnier voulait donner "Marseille" comme troisième prénom à son fils, en hommage à la ville de son cœur, la mairie du 19ème arrondissement de Paris le lui a refusé.

Onken Philip Marseille Monnier, c'est le nom qu'avaient choisi les parents d'un petit garçon né à l'hôpital Robert Debré (Paris) lundi. Un état-civil refusé deux jours plus tard par la mairie du 19ème arrondissement, rapporte 20minutes vendredi. 

Trois prénoms hommages. Quelques heures après la naissance de son fils, Xavier Monnier s'est rendu au service de l'état-civil de l'hôpital pour déclarer sa naissance. Il donne donc les trois prénoms du nouveau-né : Onken en hommage aux origines congolaises de sa maman, Philip pour rappeler le prénom de son grand-père paternel et Marseille pour la ville de cœur de ses parents, là ou Xavier Monnier est né et où il s'est marié. Un troisième prénom qui n'en est pas un selon le service d'état-civil de la mairie du 19ème arrondissement de Paris. 

"Marseille" n'est pas un prénom. Dès mercredi, le jeune père reçoit un coup de téléphone en numéro masqué. Une personne "assez énervée", selon les dires de Xavier Monnier, lui a expliqué que "Marseille n'était pas un prénom" et que s'il ne le retirait pas, la mairie saisirait le procureur de la République. Une procédure courante lorsqu'il y a un doute sur un prénom, se défend la mairie. "Nous n'avons pas de pouvoir décisionnaire", a-t-elle expliqué à 20minutes. Néanmoins elle précise que Xavier Monnier pourrait avoir gain de cause s'il décidait de maintenir l'état-civil de son fils.

L'enfant n'aura que deux prénoms. Malgré cette perspective, Xavier Monnier et sa femme ont décidé de ne pas poursuivre et de retirer ce troisième prénom polémique. "On ne voulait pas rentrer dans des procédures administratives contraignantes et bloquer l'état-civil de notre fils alors qu'il n'a que trois jours", a-t-il déclaré à 20minutes

Des précédents. Ce n'est pas la première fois qu'une mairie entame une telle procédure. En mai dernier, des parents s'étaient vus refusé le prénom Fañch (François en breton) par la mairie de Quimper. Selon elle, le tilde (signe au-dessus du "n") ne serait pas reconnu par l'administration française. Elle est finalement revenue sur sa décision. En 2016 en revanche, le parquet de Nice avait engagé vendredi une procédure pour modifier le prénom d'un petit garçon déclaré à l'état-civil sous le nom de "Mohamed, Nizar Merah" évoquant celui du tueur djihadiste de Toulouse et Montauban en 2012. Le couple Merah a fini par renoncer au prénom Mohamed pour leurs fils