Opposée à l'ouverture d'un supermarché, une boulangère fait la grève de la faim

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Nathalie Chevance et C.R-D
La commerçante a vu son chiffre d'affaire baisser de 15% à la suite de l'ouverture du plus grand Lidl d'Europe dans son secteur. 
REPORTAGE

David contre Goliath. Les petits commerçants sont souvent en difficulté face aux grandes enseignes qui s'implantent aux abords des villes et des villages. Certains refusent de baisser les bras, à l'image de cette boulangère d'Auriol près d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône. Lundi, elle a entamé une grève de la faim pour dénoncer l'arrivée d'un nouveau supermarché, le troisième dans le secteur. Une concurrence supplémentaire pour cette commerçante bien décidée à se battre. "Non je ne veux pas mourir", a affiché devant sa boulangerie celle qui est déterminée à ne pas voir son commerce péricliter en raison de l'ouverture récente du plus grand Lidl d'Europe. Depuis cette nouvelle arrivée, le chiffre d'affaires de la boulangerie a plongé de 15 %.

"La grève !". "Pour que mon village vive, pour que les commerçants restent ouverts, que nos clients rentrent dans nos magasins, voilà pourquoi je fais la grève!", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est plus que de la colère, je suis dégoûtée !", a lancé la boulangère. "On ne se rend pas compte que le village va mourir" avance la commerçante. Un combat pour la défense du commerce de proximité dans un village de 12.000 habitants soutenu par le fleuriste, le boucher, le marchand de journaux et les habitants d'Auriol, comme Denise, 87 ans : "Petit à petit, on détruit l'esprit village. Le bon pain d'autre fois, c'est vrai c'est dommage", soupire la retraitée. "C'était magnifique Auriol", renchérit l'octogénaire avant de conclure : "Je regrette que ce soit devenu comme ça, je suis tout à fait contre".

La boulangère sera reçue à la mairie vendredi. Elle exige que le nouveau supermarché s'engage par écrit à ne pas faire de pain.