Occupation de Tolbiac : c'est au préfet de choisir si la police doit intervenir, selon le tribunal administratif

Le tribunal avait été saisi par le syndicat étudiant de droite UNI.
Le tribunal avait été saisi par le syndicat étudiant de droite UNI. © STR / AFP
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avec AFP , modifié à
Saisi par l'UNI, le tribunal administratif a jugé jeudi que c'était au préfet de décider d'une éventuelle intervention policière pour évacuer le site de Tolbiac. 

C'est au préfet de police de choisir s'il y a lieu de faire intervenir les forces de l'ordre pour évacuer le site universitaire de Tolbiac, à Paris, bloqué depuis le 26 mars, a jugé jeudi le tribunal administratif.

"Il appartient au préfet de police (…) de décider, sous le contrôle du juge, s'il y a lieu (…) de faire intervenir les forces de l'ordre, et de définir le moment et les modalités de cette intervention" sur le site, qui fait partie de Panthéon-Sorbonne (Paris-1), a déclaré le juge des référés du tribunal administratif. Il avait été saisi par le syndicat étudiant de droite UNI, opposé à ce blocage qui s'inscrit dans le mouvement de contestation de la réforme de l'accès à l'université.

Lors de l'audience mercredi, la préfecture avait argué qu'une "telle opération se prépare", qu'elle est "périlleuse, dangereuse" et qu'il est "difficile de donner ces informations de nature à supprimer un effet de surprise". Le préfet de police n'a "pas fait une appréciation manifestement erronée de la situation eu égard aux risques que présenterait une évacuation forcée pour la sécurité des étudiants, des membres des forces de l'ordre et des occupants des lieux", selon l'ordonnance du tribunal administratif.

L'UNI évoque "la réalité des violations de droits". Étant donné "la configuration" du site "comprenant trois tours, respectivement de neuf, seize, et 22 étages, construites autour d'un noyau en béton armé, toute intervention des forces de l'ordre doit être soigneusement préparée", a souligné le tribunal. 

Dans un communiqué, l'UNI a "regretté que le tribunal ait choisi de faire prévaloir le risque, par nature hypothétique, d'un incident sur la réalité des violations de droits, infractions et violences manifestes".

Le 9 avril, le président de l'université Paris-1, Georges Haddad, avait demandé sans succès l'intervention de la police pour faire lever le blocage, notamment après la découverte de cocktails Molotov dans l'établissement. "La violence, la drogue, le sexe même" : le site s'est transformé en "capharnaüm", a-t-il affirmé récemment.