carte nationale identité France 1:20
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Océane Théard, édité par Gauthier Delomez , modifié à
L'Académie française a pointé "une atteinte à la Constitution" sur la nouvelle carte nationale d'identité (CNI), traduite en anglais, qui est entrée en vigueur le 2 août 2021. Pour supprimer ces mentions non-francophones, les "Immortels" menacent de saisir le Conseil d’État.

"Surname" à côté de "Nom", "Given names" à côté de "Prénom"... Ces anglicismes figurent peut-être sur votre nouvelle carte nationale d'identité (CNI), et ils font bondir les membres de l'Académie française qui veulent les voir disparaître. Dès le printemps 2021, lors de la présentation du nouveau document, l’institution s’était opposée à cette traduction en anglais. Les "Immortels" remontent de nouveau au créneau, et menacent de saisir le Conseil d'État.

Une atteinte à "la langue du pays"

"Nous avions protesté, nous avions publié des articles les uns et les autres pour dire que ce n’était pas normal. Cela n’a suscité aucune réaction", regrette la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse, au micro d'Europe 1. "D’abord, nous nous sommes adressés au Premier ministre. Nous allons voir ce qu’il va dire. Ou il abroge cette disposition, ou nous ferons un recours en justice. (…) On va aller de l’avant, c’est tout ce qu’on peut faire !", poursuit-elle, déterminée.

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Hélène Carrère d’Encausse est la secrétaire perpétuelle de l'Académie française.
Crédits : Océane Théard

Pour les "Immortels", cette traduction contrevient à la Constitution, qui pose que le "français est la langue de la République". "C’est déplacé par rapport à ce qu’est la langue française", estime Hélène Carrère d’Encausse. "Elle n’est pas une langue avec une autre dans ce pays, elle est LA langue de ce pays", ajoute-t-elle. "Cela suggère que la langue française ne suffit plus à décrire les choses les plus élémentaires, c’est-à-dire à décrire quelqu’un", pose la secrétaire perpétuelle de l'Académie.