Notre-Dame-des-Landes : plus de 15.000 manifestants bloquent le périphérique

Entre 10.000 et des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué le périphérique nantais.
Entre 10.000 et des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué le périphérique nantais. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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A.D , modifié à
L'appel au blocage du périphérique nantais a été suivi en masse. C'est la première grande manifestation depuis l'annonce d'un référendum.

Une foule d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a commencé à se rassembler samedi, dès 10 heures, dans une ambiance de kermesse, sur le site prévu pour le projet d'aéroport au nord de Nantes. C'était leur première grande manifestation depuis l'annonce d'un référendum par François Hollande. Elle s'est déroulée dans le calme.

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Noir de monde. Après un rassemblement symbolique là où doivent commencer la construction de deux échangeurs, les manifestants se sont rendus sur les axes Nantes-Rennes d'un côté et Nantes-Vannes de l'autre, entourant ainsi le périmètre du futur aéroport, avant de se rassembler en milieu de journée au Temple-de-Bretagne (Loire-Atlantique). L'axe Nantes-Vannes, fermé à la circulation, est noir de monde sur plusieurs kilomètres, a constaté un journaliste de l'AFP au Temple-de-Bretagne  Ces routes à quatre voies avaient été fermées à la circulation samedi matin et des déviations mises en place.

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Adultes, enfants, vélos, tracteurs... Plus de 15.000 personnes, selon la préfecture et 50.000 selon les organisateurs, ont défilé. Le cortège était composé d'adultes, d'enfants et de tracteurs. Pour l'un des manifestants juché sur son vélo, la mobilisation "va bien au-delà" de la contestation de l'infrastructure aéroportuaire : "c'est tout un système qu'on veut combattre", explique-t-il. 

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A l'origine, cette mobilisation vise à combattre l'expulsion des 15 derniers habitants historiques de la surface prévue pour l'infrastructure, qui ont vu leurs derniers recours rejetés par la justice fin janvier. Ces 11 familles et quatre agriculteurs ont, pour les derniers d'entre eux, jusqu'au 26 mars pour quitter les lieux, a averti la justice, qui n'a toutefois pas assorti cette décision d'astreinte financière.

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"On a jamais vu une mobilisation comme ça à Notre-Dame-des-Landes", s'est félicité Dominique Fresneau, coprésident de l'Acipa, l'une des principales associations d'opposants à l'aéroport, qui a indiqué que 60 cars de manifestants, venus de toute la France, ont convergé vers le site du projet d'aéroport samedi.

"On accepte mal cette prise d'otage". La manifestation sur la voie expresse faisait en revanche grincer des dents les patrons d'entreprises locales. En effet, la manifestation entraînait le blocage de deux zones d'activités et une cinquantaine de chefs d'entreprises se sont trouvés dans l'obligation de fermer leurs portes. Pour l'un d'eux, "ça dégénère complet et ça commence à bien faire. On accepte mal cette prise d'otage" La Chambre de commerce et d'industrie à quant à elle fait savoir que l'extension de la zone de non-droit de la ZAD à une quatre-voies était déplorable, fustigeant le laxisme étatique.