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J.R. , modifié à
L’économiste, auteur d’une étude sur la sécurité nationale, estime que la lutte contre le terrorisme "ne peut pas fonctionner en s’émancipant de l’État de droit".
INTERVIEW

La lutte contre le terrorisme divise la classe politique. François Hollande a rejeté l’idée d’un "État d’exception" dans un discours consacré à "la démocratie contre le terrorisme", prononcé jeudi. Une manière pour le chef de l’État de dénoncer les "surenchères" des propositions de la droite et de l’extrême-droite. L’économiste Nicolas Baverez, auteur d’une étude critique sur la sécurité nationale avec l'institut Montaigne, a assuré que "la démocratie doit respecter l’État de droit", jeudi au Club de la presse d’Europe 1.

"Lutter contre le terrorisme en s’émancipant de l’État  de droite ne peut pas fonctionner." "L’idée qu’on peut lutter contre le terrorisme en s’émancipant de l’État de droit ne peut pas fonctionner. Les États-Unis en sont l’exemple : le Patriot Act et Guantanamo, en plus de porter atteinte aux valeurs démocratiques, n’ont pas été efficaces", a poursuivi Nicolas Baverez.

"L’État de droit n’est pas figé." L’économiste a cependant nuancé son propos. "Mais l’État de droit n’est pas figé : des choses peuvent évoluer", évoquant l’exemple souvent avancé d’Israël, pays confronté depuis des années au terrorisme.

"En Israël, un pays démocratique et un État de droit, bien qu’imparfait, il est possible d’effectuer de la rétention administrative (une personne peut être placée en détention par le pouvoir administratif, la police en général, sans l’aval d’un juge, ndlr). En France, la rétention administrative est impossible dans le cadre de notre État de droit", a expliqué Nicolas Baverez.