Nanterre : ouverture du procès d'un réseau de trafiquants qui transportait de la drogue dans des "torpilles"

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Des mois d'enquête policière ont permis de mettre au jour une équipe très organisée, spécialisée dans l'importation de cocaïne et de résine de cannabis. © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
Les treize trafiquants qui comparaissent devant le tribunal de Nanterre à partir de jeudi fixaient des "torpilles" remplies de drogue à des bateau traversant l'Atlantique.

Le procédé était ingénieux, l'organisation minutieuse : jeudi, au tribunal de Nanterre, s'est ouvert le procès d'un réseau de trafiquants de drogues soupçonné entre autres d'avoir convoyé des Antilles jusqu'en métropole d'importantes cargaisons de cocaïne par le biais de "torpilles" arrimées sous la coque de porte-containers.

Une longue enquête. Des mois d'enquête policière ont permis de mettre au jour une équipe très organisée, spécialisée dans l'importation de cocaïne et de résine de cannabis. Des heures de filature, de planque, d'innombrables écoutes téléphoniques et des balises GPS placées sur les véhicules de la bande ont permis à la police de faire tomber une organisation bien rodée.

Une organisation bien rodée. À sa tête, deux hommes : l'un, âgé de 32 ans, s'occupait des importations de haschich en provenance du Maroc tandis que l'autre, de 39 ans, assurait l'approvisionnement en cocaïne des Antilles. L'équipe disposait d'importants moyens : faux passeports, téléphones cryptés, véhicules immatriculés par des prête-noms, box et appartements loués dans Paris. Deux membres iront même jusqu'à prendre des cours de pilotage d'hélicoptère, une formation à 80.000 euros réglée en espèces.

Des "torpilles" pour traverser l'Atlantique. La bande a également mis en place un système de transport de cocaïne transatlantique par le biais de "torpilles" fixées à des cargos effectuant la traversée. Les policiers ont vent d'une première opération de ce type en avril 2014. Une écoute lors d'un "go fast" leur révèle qu'une opération est en préparation à Dunkerque pour décrocher une "torpille".

Des plongeurs aguerris sont recrutés au prix fort par les trafiquants pour récupérer, à l'aide d'un propulseur sous-marin, la marchandise fixée sous le cargo. Une surveillance est mise en place, mais elle est repérée et les policiers ne peuvent intervenir.

Une première cargaison interceptée. En novembre 2014, rebelote. Cette fois-ci la police repère l'équipe de plongeurs en voyage en Guadeloupe. Les enquêteurs identifient rapidement un porte-container en route vers l'Espagne sur lequel ils soupçonnent qu'une torpille a été fixée. Le cargo est dérouté vers Toulon et les policiers découvrent un filet accroché à la coque contenant sept kilos de cocaïne. Déchiré, il s'était vidé de la majeure partie de son contenu.

Une grosse prise en 2015. La véritable saisie interviendra plus tard, en mars 2015 à Dunkerque, au sec cette fois-ci, dans des colis entreposés dans les containers. 120 kilos sont interceptés. Un laboratoire déterminera qu'il s'agit d'un produit similaire à celui saisi à Toulon.

Treize prévenus comparaissent. Outre les deux têtes présumées du réseau, onze autres prévenus sont à la barre. Quatre sont en détention provisoire, les neuf autres comparaissent libres. Tous ont jusqu'ici gardé le silence. Six membres du réseau présumé sont toujours en fuite. Prévue pour mercredi, l'ouverture a été décalée d'une journée suite à une demande de renvoi pour vice de procédure déposée par les avocats des prévenus. Une demande rejetée par le tribunal jeudi. Le procès doit durer un mois.