Nice : mis en cause par Estrosi, l'État réfute toute "radicalisation" des dirigeants d'une mosquée

Christian Estrosi a fait du combat contre la mosquée En-Nour, ouverte en juin 2016, un cheval de bataille.
Christian Estrosi a fait du combat contre la mosquée En-Nour, ouverte en juin 2016, un cheval de bataille. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président LR de la métropole Nice Côte d'Azur a affirmé mardi que l'un des membres du conseil d'administration de la mosquée En-Nour était fiché S.

La préfecture des Alpes-Maritimes a démenti mardi toute radicalisation parmi les dirigeants de la mosquée niçoise En-Nour et assuré que l'État, mis en cause par le président LR de la métropole Christian Estrosi, exerçait "la plus grande vigilance".

"Aucune des personnes à la tête de l'association (qui gère la mosquée) n'est connue à ce stade pour radicalisation", a affirmé la préfecture dans un communiqué. Elle a rappelé "sa très grande vigilance sur l'ensemble des activités cultuelles" de cette association "comme des autres, afin qu'elle respecte le cadre républicain".

Estrosi demande une fermeture du lieu de culte "sous huit jours". Le président de la métropole Nice Côte d'Azur et président de la région PACA Christian Estrosi avait accusé le gouvernement de "laisser s'incruster des fichés S dans les lieux de culte", et réclamé la fermeture de cette mosquée "sous huit jours". Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, "a donné une autorisation d'ouverture pour un lieu de culte qui appartient au ministre des Cultes d'Arabie Saoudite, qui prône la charia, et au sein du conseil d'administration duquel il y a un fiché S !", s'était-il indigné lors d'un point presse, s'appuyant sur un article de Nice-Matin.

L'ouverture de la mosquée au public résulte d'une "décision de justice" du Conseil d'État du 30 juin 2016, et non d'une décision du ministre, a rétorqué la préfecture. Les pièces transmises par l'association "ont fait l'objet d'un contrôle très vigilant" et elle "fait l'objet d'un suivi attentif de ses modes de gestion", poursuit-elle.

"La transparence est nécessaire". Dans une déclaration transmise mardi soir à l'AFP, Christian Estrosi persiste à dire que la préfecture ne "répond pas à la question primordiale : il y a-t-il eu oui ou non un fiché S dans le conseil d'administration" de la mosquée ? "La transparence est nécessaire", ajoute-t-il, et demande à l'État de "rendre publics" les résultats de ses contrôles du lieu de culte.

Cheval de bataille. Christian Estrosi a fait du combat contre cette mosquée un cheval de bataille, réclamant notamment une enquête sur les entreprises intervenues dans sa construction. Le parquet de Nice a indiqué lundi avoir confié à la police une enquête sur ces mouvements financiers.

"Jamais entendu parler d'un quelconque fiché S". La mosquée avait réagi aux accusations de Christian Estrosi par une plainte pour incitation à la haine raciale ou religieuse et une plainte en diffamation. Son avocat Me Ouassimi Moubarek affirme n'avoir "jamais entendu parler d'un quelconque fiché S". Nice-Matin fait état également d'une note des services de renseignements de 2016 sur le financement de la mosquée que Christian Estrosi a sommé Bernard Cazeneuve de rendre publique.

Christian Estrosi a également demandé des comptes au chef du gouvernement sur le dispositif policier prévu lors de l'attentat de Nice et des pressions supposées de l'Intérieur dont s'est plainte une policière municipale, et demandé une commission d'enquête parlementaire.