Mort d'une "mule" transportant de la cocaïne à Orly : jusqu'à 10 ans de prison pour les trafiquants

Après opération chirurgicale, les médecins ont découvert six ovules de cocaïne, dont l'un s'est percé. Photo d'illustration.
Après opération chirurgicale, les médecins ont découvert six ovules de cocaïne, dont l'un s'est percé. Photo d'illustration. © ERNESTO BENAVIDES / AFP
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avec AFP
Reconnu coupable d'homicide involontaire et trafic de drogue, l'homme qui l'a envoyée a été condamné à dix ans de prison. Le complice écope de cinq ans de prison.

"Mule", elle avait pris l'avion de Martinique avec six ovules de cocaïne dans le corps. Elle en est morte quand l'un eux s'est percé : le tribunal correctionnel de Créteil a infligé des peines allant jusqu'à 10 ans de prison aux trafiquants qui l'avaient envoyée.

270 grammes de cocaïne dans le ventre. En mars 2016 sur un vol Fort-de-France/Paris, la jeune femme de 21 ans fait un malaise. Quand les secours interviennent à l'atterrissage à l'aéroport d'Orly, cela fait 45 minutes qu'elle est en arrêt cardio-respiratoire. Elle est transportée à l'hôpital, où les médecins détectent une masse au niveau de son colon. Après opération chirurgicale, ils découvrent six ovules de cocaïne (270 grammes au total), dont l'un s'est percé. La jeune femme décède après quelques jours de coma. Jeudi, l'homme qui l'a envoyée a été condamné pour homicide involontaire et trafic de drogue à 10 ans de prison, le complice qui devait récupérer la drogue en métropole, à cinq. 

Étudiante en commerce international, issue d'une famille de classe moyenne, son profil ne correspond pas à celui des mules habituellement utilisées par les trafiquants de cocaïne, issues de populations très pauvres et arrivant en grande majorité de Guyane. "C'est une mauvaise rencontre", résume Daniel Mugerin, l'avocat de la famille de la victime. Ses parents, sa soeur et des proches vêtus de t-shirts à son effigie sont venus de Fort-de-France pour assister au procès.

L'ex-petit ami a nié les faits. Depuis le box comme devant les enquêteurs, le principal prévenu, à l'époque âgé de 22 ans, a nié les faits en bloc malgré plusieurs témoignages et écoutes téléphoniques accablants. La jeune femme était certes sa petite amie et il était sur le même vol qu'elle mais le jeune homme l'assure : il ne l'a pas vue, ne lui a pas donné d'ovules à avaler plus tôt dans la journée et n'a pas remarqué qu'elle avait perdu connaissance dans l'avion. Et les témoins qui racontent l'avoir vu plus tard en larmes dire qu'il avait "mal emballé ses trucs et que la fille était morte" ? "Tout le monde a menti", répond au tribunal celui que la jeune femme surnommait "Prince".