Un drame du confinement. Un jeune garçon de 6 ans est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’hôpital Necker à Paris. Il avait été admis en état de mort cérébral, violemment frappé par son père. Les faits se sont déroulés à Tremblay en France, en Seine-Saint-Denis, vendredi soir. C'est au sein du domicile familial, où vit le couple et ses enfants, que Djaoudja, 6 ans, a été retrouvé inanimé par les secours. Il présentait des lésions irréversibles au cerveau et est décédé 48 heures plus tard de ses blessures.
Une interrogation sur le suivi de la famille
Son père, âgé de 45 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Dès sa garde à vue il aurait reconnu les faits, avouant également avoir déjà frappé ses autres enfants. Un exemple tragique des violences intrafamiliales, exacerbées par le confinement. Selon des estimations, probablement en-deçà de la réalité, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de sa famille.
"C'est beaucoup de tristesse, d'apprendre aussi que ce père reconnait les faits, qu'il reconnaît d’avoir maltraité ses autres enfants", réagit Martine Brousse, présidente de l'association "La Voix de l'enfant". "On va s'interroger sur le suivi de cette famille."
Des solutions pour les enfants
Pour les associations, il peut être difficile de détecter les violences au sein du foyer, qu'elles soient conjugales ou sur les enfants, dans le contexte du confinement. "Le confinement a deux faces : d'une part, des voisins, des familles qui se mobilisent car elles entendent et appellent le 119. Elles vont permettre qu’une situation soit prise en charge. Et puis il faut insister aussi sur le fait qu'avec ce confinement, on va confiner certaines violences sur les enfants", raconte Martine Brousse.
Elle assure être en lien avec le secrétaire d'Etat de la protection à l'enfance, Adrien Taquet, pour trouver des solutions afin de soustraire les enfants aux situations de violences domestiques. "Il ne faut pas non plus n'importes quelles solutions pour ne pas qu'elles se retournent contre les enfants car les enfants ne peuvent pas sortir de chez eux", précise Martine Brousse.
Elle incite les témoins à appeler le 119, numéro gratuit, en cas de doutes sur des violences physiques et verbales sur des enfants, tout comme les parents dépassés. "Il faut que les parents qui sentent la violence monter en eux appellent le 119, des associations d'aide à la parentalité ou même un membre de la famille, un ami", ajoute-t-elle.