Mort d'Abdelrezak en colonie de vacances : "nous n'avons jamais pu faire notre deuil"

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"On veut savoir de quoi il est mort parce que la vie humaine, ça compte", estime le père d'Abdelrezak. © BERTRAND GUAY / AFP
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NM , modifié à
Le père du garçonnet regrette que l'enquête sur cette mort survenue en 2014 lors d'une colonie de vacances ait été classée sans suite fin octobre. 

Plus de trois ans après les faits, le mystère demeure autour de la mort d'Abdelrezak lors d'un séjour en colonie de vacances. La justice a en effet décidé de classer l'affaire sans suite. C'est ce que le père a appris dans un courrier qui lui était adressé le 24 octobre dernier. Mardi, il témoigne dans les pages du Parisiende sa tristesse : "nous avons besoin de savoir ce qu'il s'est passé", explique-t-il. 

Mort deux jours après son arrivée. Nacir Ghedir, le père d'Abdelrezak, est tombé de haut quand il a ouvert le courrier envoyé par le tribunal de grande instance de Foix. "Je croyais qu'on finirait par me dire ce qui était arrivé à mon fils", raconte-t-il. Le film des événements qui se sont déroulés à la colonie de vacances d'Ascou dans l'Ariège est pourtant simple. Au soir de son arrivée sur le site le 7 juillet 2014, son fils de 8 ans est pris de vomissement, tout comme trois autres enfants. Après avoir été ausculté par le médecin du village, son cas empire et il est finalement hospitalisé le 9 juillet au matin. Il meurt quelques heures après. Joints par téléphone par la colonie qui leur demande de venir car le cas "est grave", les parents d'Abdelrezak arrivent à l'hôpital à Toulouse 14 heures après la mort de leur fils.

Le tribunal "nous a abandonnés". Aujourd'hui, Nacir Ghedir n'en veut aucunement aux médecins, qui "ont fait ce qu'ils ont pu pour le sauver". Mais il en veut "au préfet d'avoir laissé s'installer une colonie de vacances sur un site où l'eau n'était pas potable". Le père reproche aussi au tribunal "de les avoir abandonnés". "Nous n'avons jamais pu faire notre deuil", déplore-t-il. "On veut savoir de quoi il est mort parce que la vie humaine, ça compte", juge-t-il. Et de préciser : "surtout la vie d'un enfant".

Un second enfant. Nacir Ghedir va cependant mieux aujourd'hui. Grâce à un second enfant eu avec sa femme et un déménagement pour échapper à "trop de souvenirs", il arrive encore à être heureux parfois. Mais il l'assure : son second fils grandira comme n'importe quel autre enfant mais il "n'ira jamais en colonie de vacances".