Menaces d'attaques de l'ultradroite : deux membres présumés du groupe "OAS" remis en liberté

L'un des suspects, mineur à l'époque des faits, a été remis en liberté, tandis qu'un autre, âgé de 30 ans, s'est vu notifier une mesure d'assignation à résidence sous surveillance électronique
L'un des suspects, mineur à l'époque des faits, a été remis en liberté, tandis qu'un autre, âgé de 30 ans, s'est vu notifier une mesure d'assignation à résidence sous surveillance électronique © AFP
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avec AFP , modifié à
Ces remises en liberté, sous contrôle judiciaire, sont intervenues ces dernières semaines, conformément aux réquisitions du parquet de Paris, a précisé une source judiciaire.

Deux suspects mis en examen dans l'enquête antiterroriste sur le groupuscule d'ultradroite démantelé en octobre 2017 qui avait envisagé des attaques contre des hommes politiques ou des lieux fréquentés par la communauté musulmane, ont été remis en liberté, a appris l'AFP mardi de sources concordantes.

Ces remises en liberté, sous contrôle judiciaire, sont intervenues ces dernières semaines, conformément aux réquisitions du parquet de Paris, a précisé une source judiciaire. L'un des suspects, mineur à l'époque des faits, a été remis en liberté le 14 juin, tandis qu'un autre, âgé de 30 ans, s'est vu notifier une mesure d'assignation à résidence sous surveillance électronique le 17 juillet. Au total, neuf protagonistes de cette cellule, dont son chef présumé, Logan Nisin, aujourd'hui âgé de 22 ans, sont mis en examen dans ce dossier instruit par un juge antiterroriste. Six d'entre eux sont toujours en détention provisoire.

"Enclencher une re-migration basée sur la terreur." Arrêté en juin 2017, Logan Nissin, ancien militant de l'organisation royaliste Action française, a reconnu devant les enquêteurs avoir fondé un groupuscule sous le nom d'OAS, rappelant l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960. Son mot d'ordre : "Enclencher une re-migration basée sur la terreur." 

Parmi les cibles potentielles, le groupe avait envisagé de s'en prendre au chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et à l'ancien maire de Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner. Évoquées aussi, des attaques contre des "kebabs" de Marseille ou le "chantier de la grande mosquée de Vitrolles", mais le projet avait tourné court, faute d'en avoir "les capacités", avait indiqué Logan Nisin aux enquêteurs.

Mélenchon s'est constitué partie civile. Ce dossier a ensuite pris une tournure politique avec l'annonce de Jean-Luc Mélenchon de se constituer partie civile, au vu des menaces supposées contre lui dont il dit n'avoir jamais été informé. En avril, son avocat, Juan Branco, a demandé à la juge d'auditionner le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pour qu'il s'explique notamment sur l'arrêt de la protection accordée par le ministère à l'ancien candidat à la présidentielle après l'élection.

La cour d'appel doit encore se prononcer sur la recevabilité de cette constitution de partie civile contestée par le parquet de Paris. En réaction, l'avocat a indiqué avoir suspendu sa participation à la procédure.
En juin dernier, les services antiterroristes ont mené un autre coup de filet contre un groupuscule de la mouvance d'ultradroite baptisé "AFO" (Actions des forces opérationnelles) dont les autorités craignaient un passage à l'acte violent contre des cibles islamistes.