Marseille : huit ans de prison ferme pour l'organisateur d'un réseau de faux-monnayeurs

Les faux-monnayeurs ont produit des billets de 50 euros d'une qualité particulièrement élevée
Les faux-monnayeurs ont produit des billets de 50 euros d'une qualité particulièrement élevée © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
L'informaticien, considéré comme l'organisateur d'un réseaux de faux-monnayeurs, a été condamné à huit ans de prison et à un maintien en détention, jeudi.

Un informaticien de 44 ans, reconnu coupable d'avoir organisé un réseau de faux-monnayeurs, découvert après la saisie de 892.000 euros de fausses coupures en 2014, a été condamné jeudi à huit ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Marseille. Le tribunal a ordonné par ailleurs le maintien en détention de l'informaticien, déjà écroué pour des condamnations précédentes.

Un procès reporté et deux autres condamnations. Le cas de son complice présumé, Hakim Mlili, qui n'a pas pu comparaître en raison de son hospitalisation, a été disjoint. Ce chauffeur-livreur marseillais de 47 ans, déjà condamné dans des affaires de stupéfiants, sera jugé le 2 février 2018. Deux autres complices corses ont été condamnés à 5 ans de prison avec mandat d'arrêt.

Guy Perfetti, 50 ans, gérant de bar et Jules-André Albertini, 35 ans, neveu d'Ange-Toussaint Federici, figure du grand banditisme corse, étaient en contact régulier avec les faux-monnayeurs, à Marseille et en Corse, sans que leur rôle ait été bien défini.

Un véritable atelier de production. Le réseau de fabrication de fausse monnaie avait été mis au jour grâce à une dénonciation anonyme en juillet 2014. La surveillance mise en place par les gendarmes avait conduit à la découverte, en décembre, dans un appartement du 14ème arrondissement de Marseille, d'un d'atelier de production de fausses coupures avec six ordinateurs et six imprimantes. Les gendarmes avaient également mis la main sur des faux billets de 50 euros représentant 892.000 euros, un matériel d'impression très sophistiqué et 2.000 feuilles d'un papier importé de Chine. 

Deux versions différentes. Pour justifier les très nombreuses traces ADN laissées sur le matériel informatique saisi dans l'appartement, l'informaticien condamné a d'abord expliqué être intervenu comme technicien pour paramétrer les différentes machines destinées, selon lui, à l'impression de flyers. Il a changé légèrement de version, à la dernière minute, à l'audience, expliquant avoir été au courant, en décembre, de la fabrication de faux billets de "qualité très médiocre", dont le commanditaire était un certain "Charles".

Dix ans requis. Le parquet avait requis dix ans de prison contre l'informaticien, une durée jugée "disproportionnée" par son avocate, Me Sondra Tabarki, qui avait demandé une dispense de peine pour son client. Mais pour la représentante du parquet, Magali Raffaele, l'informaticien est bien "l'acteur principal de l'association de malfaiteurs" et "la personne capable techniquement de concevoir l'ensemble de la chaîne". Un autre prévenu, absent au procès, a été condamné à cinq ans de prison.