Marche pour le climat samedi à Paris : Nicolas Hulot trouve que ce n'est "pas le moment"

L'ancien ministre de l'Ecologie a affirmé mardi que ce n'était "pas le moment" de marcher pour le climat samedi.
L'ancien ministre de l'Ecologie a affirmé mardi que ce n'était "pas le moment" de marcher pour le climat samedi. © EMMANUEL DUNAND / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Alors que les organisateurs des marches pour le climat ont maintenu leur appel à manifester samedi, l'ancien ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot a estimé que ce n'était "pas le moment". 

Pour Nicolas Hulot, le timing n'est pas le bon. Mardi, l'ancien ministre de l'Ecologie, a affirmé sur RTL que ce n'était pas le moment de marcher pour le climat samedi. Il y voit un risque de "confusion" et de "confrontation" dans le contexte de crise des "gilets jaunes". "C'est mon avis personnel, ça n'engage que moi", a-t-il ajouté. 

"Une décision qui apaise les esprits". L'ex-ministre de la Transition écologique a estimé que le moratoire sur la fiscalité décidé mardi par le gouvernement était "une décision nécessaire" pour "apaiser les esprits", appelant désormais à "une approche intégrale de la fiscalité" qui "aujourd'hui est inéquitable". "Je salue une décision que je trouve, dans le contexte actuel, nécessaire, courageuse et de bon sens, qui n'injurie pas l'avenir", a-t-il dit, relevant que "plus rien n'était recevable" et "ne pouvait trouver une issue favorable dans le climat actuel". "Que ce ne soit pas forcément une bonne nouvelle pour le climat, certes, mais la lutte ne va pas s'arrêter là" : "J'espère que ces six mois qui sont une pause et pas un renoncement nous permettront d'avancer dans d'autres domaines", a-t-il ajouté.

Les organisateurs maintiennent leur appel à marcher. Mardi après-midi, les organisateurs et soutiens des marches pour le climat avaient maintenu leur appel à manifester samedi, notamment à Paris, opposant une fin de non-recevoir au ministre de l'Intérieur qui les invitait à remettre l'événement. "Justice sociale, climat, même combat!": Alternatiba, les Amis de la Terre et ANV-COP21 ont appelé, mardi dans un communiqué, les personnes préoccupées par le réchauffement climatique comme celles soucieuses de justice sociale à "marcher ensemble".

Le parcours de Trocadéro à Champ-de-Mars, dont le départ est prévu à 14h, reste maintenu, avec à l'arrivée un meeting et des concerts, a indiqué Ludovic Bayle, du mouvement Citoyens pour le climat, qui appelle à une manifestation de citoyens, familiale, populaire, non-violente. "C'est maintenu, les alternatives ne sont pas encore d'actualité", a-t-il dit.

Christophe Castaner avait invité à ne pas la maintenir. Lundi soir le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a invité les initiateurs de la marche climat de Paris à "ne pas (la) maintenir", après les violences ayant émaillé celle des "gilets jaunes" le week-end dernier.

120 marches annoncées samedi. Quelque 120 marches pour le climat sont annoncées samedi en France, et d'autres dans 17 pays, à l'appel d'une soixantaine d'organisations, "pour porter un message d'alerte" en pleine conférence de l'ONU (COP24), "alors que les Etats sont incapables de rehausser leurs engagements".

"La politique du gouvernement n'est pas à la hauteur de l'urgence climatique", ajoute le communiqué d'Alternatiba, des Amis de la Terre et d'ANV-COP21. "Nous attendons des mesures fortes, et non qu'il sème la discorde avec une fiscalité écologique pesant sur les ménages les plus précaires au lieu de réduire en priorité l'empreinte écologique des plus riches et des entreprises les plus polluantes".

"On invite tout le monde (...) y compris les 'gilets jaunes'". "Question climatique et question sociale sont liées, et on invite tout le monde à qui cela parle à participer, y compris les 'gilets jaunes' qui voient la convergence entre ces deux enjeux", dit Malika Peyraut, des Amis de la Terre.