Clément beaune 2:02
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Laetitia Drevet , modifié à
La manifestation de soutien aux Palestiniens s'est tenue samedi à Paris malgré l'interdiction des autorités. Pour Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, cette interdiction demandée par le ministre de l'Intérieur était "nécessaire". 
INTERVIEW

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soutien aux Palestiniens samedi à Paris malgré l'interdiction des autorités. L'interdiction avait été prise jeudi par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour des "risques de troubles". "Interdire cette manifestation était nécessaire", approuve Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, invité du Grand Rendez-vous dimanche sur Europe 1. 

La manifestation parisienne était au départ prévue pour commémorer la Nakba, l'exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d'Israël en 1948, avant que la flambée de violences en Israël et dans la bande de Gaza ces derniers jours ne vienne dessiner la perspective d'un rassemblement important. Gérald Darmanin avait expliqué sa demande en pointant du doigt le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines. "Il y a une escalade dramatique et meurtrière au Proche-Orient. Et on le sait, quand ces épisodes se reproduisent, ils peuvent être importés sur le territoire national. Le ministre de l'Intérieur a donc demandé aux préfets d'être très vigilants et je crois qu'il a bien fait", souligne le secrétaire d'Etat. 

44 personnes interpellées à Paris

Des face-à-face parfois tendus ont opposé manifestants et forces de l'ordre tout au long du rassemblement, et 44 personnes ont été interpellées. Partis en début d'après-midi du métro Barbès, les derniers manifestants ont été dispersés Porte de Clignancourt peu après 19h. Les manifestants et leurs soutiens ont dénoncé la présence renforcée des forces de l'ordre qui a selon eux exacerbé les tensions. "Quand il y a des débordements, ce n'est pas la faute des forces de l'ordre", martèle Clément Beaune, saluant leur "discernement" et leur "courage". 

Au total, environ 22.000 personnes se sont rassemblées un peu partout en France, notamment à Strasbourg, Marseille, Lyon et Nantes, où ont eu lieu les manifestations les plus importantes. Elles s'y sont déroulées dans une atmosphère plus calme que dans la capitale.