Maltraitance dans un Ehpad : prison avec sursis pour trois ex-employées

Le tribunal correctionnel n'a toutefois pas prononcé d'interdiction d'exercer à leur encontre comme le demandait le ministère public.
Le tribunal correctionnel n'a toutefois pas prononcé d'interdiction d'exercer à leur encontre comme le demandait le ministère public. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les trois ex-salariées d'une maison de retraite ont été condamnées pour "violences volontaires" sur les "personnes vulnérables" dont elles avaient la charge.

Trois ex-salariées d'une maison de retraite de Fumel, dans le Lot-et-Garonne, ont été condamnées mercredi à quatre mois de prison avec sursis pour "violences volontaires" sur les "personnes vulnérables" dont elles avaient la charge. Le tribunal correctionnel d'Agen n'a toutefois pas prononcé d'interdiction d'exercer à leur encontre comme le demandait le ministère public, qui avait requis huit mois de prison avec sursis à l'audience du 28 février. Sur les 18 personnes âgées dont ces trois femmes, quinquagénaires, s'occupaient dans leur service d'un Ehpad à Fumel, la moitié ont été identifiées comme victimes par la justice entre le 1er septembre 2015 et le 21 janvier 2016.

Gestes brusques et humiliation. L'une des prévenues, une aide-soignante de 57 ans, révoquée depuis de la fonction publique hospitalière, a été décrite comme une "cheffe" qui "inspirait de la peur aussi bien chez les résidents que chez ses collègues", selon des témoignages lus par la présidente. Ces témoignages évoquent aussi des "gestes brusques ou d'humiliation, des prescriptions médicales non respectées ou encore des agressions verbales", sans compter l'alcoolisme de l'une d'elles. Les mêmes reproches ont été faits aux deux autres prévenues qui étaient contractuelles et qui ont été licenciées pour faute en mars 2016.

Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe. "A aucun moment elles n'ont dit qu'elles étaient fatiguées et reconnu que leurs comportements étaient inadaptés. On aurait pu prendre en considération des conditions de travail difficiles mais elles n'ont jamais mis ça en avant", avait souligné le procureur. Dénonçant un dossier à charge et "sans preuves précises", les avocates de la défense avaient plaidé la relaxe, affirmant que les témoignages à charge ont été rassemblés à la demande de la direction de l'établissement et n'étaient que des "copiés/collés (qui) se ressemblaient tous et utilisaient les mêmes mots et les même expressions".