L'incendie meurtrier de Guadeloupe "dû à l'intervention d'un tiers" et non à un barbecue

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L'alerte a été donnée dans la nuit du 30 au 31 octobre mais trop tardivement. (Photo dillustration) © HELENE VALENZUELA / AFP
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avec AFP , modifié à
Une expertise rendue publique mardi a conclu que le feu était parti d'une table en plastique sur intervention, volontaire ou involontaire, d'un tiers.

La thèse d'un barbecue mal éteint, avancée après l'incendie qui a fait six morts en Guadeloupe fin octobre, a été écartée par un expert, a appris l'AFP mercredi auprès du parquet de Pointe-à-Pitre qui a ouvert une information judiciaire "contre X pour homicide involontaire".

"Le dossier est à présent entre les mains d'un magistrat instructeur", a indiqué Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, à l'issue d'une rencontre avec la presse et après avoir reçu douze proches des victimes, arrivés mardi de l'Hexagone. L'information judiciaire a été ouverte mardi soir.

Le barbecue "quasiment intact". Alors que l'hypothèse d'un accident, provoqué par un barbecue mal éteint, avait été avancée par les enquêteurs immédiatement après le drame, qui a coûté la vie à six membres d'une même famille en vacances à Saint-François, une expertise "menée dimanche, diligentée par le parquet" vient contredire cette explication. Pour l'expert venu de Martinique, et dont les conclusions ont été rendues mardi, "l'origine n'est pas dans le barbecue", a précisé Xavier Bonhomme.

En effet, "situé à droite de la terrasse, il était quasiment intact. S'il avait pris feu, il ne serait pas dans cet état. Des morceaux de charbon de bois ont aussi été retrouvés, qui auraient été davantage consumés" si le feu était parti de cet endroit, a-t-il expliqué.

Une intervention "volontaire" ou "involontaire". En revanche, l'expert a relevé la présence "sur un mur mitoyen avec l'habitation de gauche, d'une table en plastique dont on retrouve des morceaux de plastique fondu avec des résidus de bouteilles de rhum, et le feu part de là". "Pour lui, c'est dû à l'intervention d'un tiers" et cette intervention, ajoute le procureur, "peut être volontaire ou involontaire". Si la substance responsable du départ de feu n'a pas pu être précisée, ces nouveaux éléments donnent une tout autre tournure à l'enquête.

Des touristes originaires du Gard. L'alerte avait été donnée vers 1h50 du matin, dans la nuit du 30 au 31 octobre, par "l'un des occupants des autres appartements" de la résidence, selon Xavier Bonhomme. La fumée, très abondante, avait piégé à l'intérieur de l'appartement, dont l'entrée était fermée par des grilles, deux couples et leurs enfants, morts par asphyxie. Les victimes, deux hommes de 48 et 58 ans, deux femmes (des soeurs de 40 et 39 ans), un adolescent de 16 ans et un enfant de 12 ans, étaient originaires du Gard et étaient en vacances en Guadeloupe.