Lidl : un directeur de magasin en grève de la faim pour contester son licenciement

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Le directeur du supermarché Lidl de Joigny (Yonne), accusé d'avoir enfreint la politique sur les achats personnels puis licencié, a indiqué mercredi qu'il avait entamé avec le soutien des salariés de son magasin une grève de la faim © MYCHELE DANIAU / AFP
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avec AFP
Le directeur du supermarché Lidl de Joigny (Yonne), accusé d'avoir enfreint la politique sur les achats personnels puis licencié, a indiqué mercredi qu'il avait entamé avec le soutien des salariés de son magasin une grève de la faim dans le but d'être réintégré. Ce dirigeant de 30 ans, en poste depuis quatre ans, a appris son licenciement pour "cause réelle et sérieuse" dans un courrier en date du 15 avril, que l'AFP s'est procuré.

Le directeur du supermarché Lidl de Joigny (Yonne), accusé d'avoir enfreint la politique sur les achats personnels puis licencié, a indiqué mercredi qu'il avait entamé avec le soutien des salariés de son magasin une grève de la faim dans le but d'être réintégré. Ce dirigeant de 30 ans, en poste depuis quatre ans, a appris son licenciement pour "cause réelle et sérieuse" dans un courrier en date du 15 avril, que l'AFP s'est procuré.

"J'ai été naïf"

Sa direction lui reproche d'avoir "sorti" fin février à des "fins personnelles" et "sans s'acquitter de leur paiement" quatre articles d'un autre supermarché du groupe dans lequel il avait exceptionnellement été appelé en renfort et de ne les avoir remboursés que trois jours plus tard.

Le montant de ce "transfert de marchandises" s'établit à 89,95 euros. "J'ai commencé ce matin une grève de la faim devant le magasin en vue d'obtenir ma réintégration", a indiqué le salarié, par ailleurs conseiller municipal de la ville. Selon lui, Lidl lui avait pourtant initialement assuré le 6 avril qu'il subirait simplement "5 jours de mise à pied". Lundi et mardi, les employés du supermarché s'étaient mis en grève pour soutenir leur directeur du magasin, désigné 3e des meilleurs établissements de la région en 2021.

"J'ai été naïf, a-t-il expliqué. C'était pour me dépanner. On m'avait appelé pour donner un coup de main dans un autre établissement et j'avais fini vers une heure du matin. J'ai fait ensuite une démarche pour régulariser, mais j'ai oublié de rembourser le lendemain et je ne l'ai fait que deux jours plus tard compte tenu de mes très nombreuses obligations professionnelles".

La direction estime qu'il a "manqué à ses obligations de loyauté"

Dans son courrier, la direction estime qu'il a "altéré le lien de confiance" et "manqué à ses obligations de loyauté", de même qu'à ses "obligations contractuelles". "Cette sanction a été prise sur la base de fautes commises et établies pour lesquelles nous disposons d'éléments factuels et solides", a réagi dans un communiqué Lidl, qui "n'entend pas revenir sur sa décision".

"La situation est incompréhensible et inadmissible", a pour sa part indiqué Mohamed Sylla (Unsa). "Si la fraude est avérée, comment peut-on le laisser ensuite gérer son magasin pendant un mois et demi? Ce n'est pas sérieux. Toute son équipe le soutient, le symbole est fort". Mercredi, le syndicaliste a indiqué avoir fait appel à un médecin pour examiner le directeur licencié.