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Fanny Agostini, édité par Cécile Da Costa , modifié à
La mode est aux produits faits maison, et le produit phare du moment est l'huile de coco. Réputée pour ses valeurs nutritionnelles lorsqu'elle est dans notre assiette, elle est aussi utilisée dans de nombreux cosmétiques et produits d'hygiène, allant des déodorants aux masques capillaires. Mais Fanny Agostini nous explique sur Europe 1 que derrière l'exploitation de cette huile "bio" et "écolo" se cache des conséquences sociales et écologiques désastreuses.

Avant, elle présentait Thalassa, sur France 3. Mais ça, c'était avant. Depuis, Fanny Agostini s’est installée à la ferme, à Boisset en Haute Loire. Et tous les matins sur Europe 1, elle nous parle d’écologie, de santé, d’alimentation. Ce mardi, elle nous fait part de sa désillusion autour d'un produit pourtant phare ... l'huile de noix de coco. 

Dans nos produits d'hygiène ou cosmétiques, faits maison ou achetés en grande surface, jusque dans nos assiettes, la grande tendance de ces dernières années est à l'huile de coco. 

Réputée pour ces bienfaits, cette huile au parfum exotique est pourtant moins écolo qu'elle n'en a l'air. Au-delà des controverses sur les valeurs nutritionnelles de cette huile, composée essentiellement d'acides gras "saturés" (92%), c'est l'impact social et environnemental de son exploitation qui devient particulièrement préoccupant. Et cette controverse est telle qu'elle pourrait être rapprochée de celle qui pèse autour de l'exploitation de l'huile de palme, considérée comme un véritable désastre environnemental. 

Des producteurs exploités

La frénésie occidentale pour la noix de coco encourage la culture du Coprah, l'exploitation de l'amande de la noix de coco décortiquée. Seul problème, la demande est telle que sa production se fait de plus en plus par le biais de la monoculture, et ce, au détriment des plantations vivrières et des populations qui sont totalement asservies pour la récolter.

Et cette exploitation de la noix de coco rapporte peu aux producteurs puisque 65% des 3,5 millions de producteurs de noix de coco gagnent un dollar par jour. Une production qui favorise donc l'extrême pauvreté des populations. 

Une importation polluante

Ce qui pèse aussi fortement dans la balance, ce sont les émissions de CO2 pour importer ces produits qui viennent de très loin : d’Indonésie, de Polynésie française ou même d’Inde, les principaux pays producteurs. Si chacun d'entre nous fabrique ses produits à base d’huile de coco, cette tendance risque de ne plus être écologiquement soutenable très longtemps. 

Même issue de l'agriculture biologique, l'huile de coco n'est donc pas un produit si "vert".

Consommer "LBS"

Pour mieux faire, on peut donc se poser la question de l’éloignement géographique entre nous et les chaînes de production à chaque fois que l’on consomme. L'objectif est d'essayer de consommer au maximum "LBS" - local, bio et de saison -, seule façon d’être sûr que notre acte d’achat n’aura pas de répercussion négative sur la planète et le producteur.

Seul problème pour le moment, l’huile de coco n’a pas encore trouvé son remplaçant, le mot d'ordre lorsqu'il s'agit d'en consommer, c'est donc la modération.