Les voitures anciennes passent à l'électrique grâce au "Rétrofit"

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Jean-Pierre Montanay, édité par Séverine Mermilliod
Adieu, bruits de moteur : demain, les tacots pourraient bien ne plus pétarader. C'est l'objectif du "Rétrofit", bientôt légal en France, qui consiste à remplacer les moteurs des voitures anciennes par des batteries électriques. Un phénomène qui devrait réconcilier les "autophobes" avec les voitures vintage, selon notre chroniqueur Jean-Pierre Montanay.

En 2018, à l’issue de leur mariage, Meghan et le Prince Harry avaient filé à bord d’une Jaguar type E de 1968 bleue. Un must... dans un silence de cathédrale ! Les deux tourtereaux écolos avaient exigé que le fameux V6 maison, fleuron de l’industrie britannique, soit remplacé par un moteur électrique zéro émission et des batteries. Une voiture unique, construite pour l’occasion, mais admirée par trois milliards de téléspectateurs. Un génial coup de pub pour le "Rétrofit", ce phénomène qui consiste à électrifier les voitures anciennes.

La pratique est très en vogue aux Etats-Unis, en Allemagne et en Belgique. En France, cela devrait être autorisé par la loi courant 2020, grâce à une publication au Journal officiel. Jusqu'à présent, selon une loi de 1954, toute modification d’un véhicule sans le feu vert du constructeur et des mines est interdite.

Des icônes des années 60-70 électrifiées

Mais des petits malins, humant l’air du temps, ont pris les devants. Des artisans constructeurs effectuent déjà la greffe en remplaçant le vieux moulin thermique par un moteur électrique de même puissance, avec une autonomie de 100 à 200 km. La start-up Rétrofuture propose par exemple des icônes des années 60-70 électrifiées : Fiat 500, Mini Austin ou Coccinelle entre 20 et 30.000 euros... Pour une  Ford Mustang ou une Porsche 912, il faut plutôt compter entre 45 et 60.000 euros.

 

Bien sûr, cela devrait réconcilier les autophobes avec les voitures "vintage", puisque la petite balade se fera sans panache de fumée et dans le silence. Notez tout de même que les voitures de collection en France (plus de 30 ans d’âge) parcourent en moyenne moins de 1.000 km par an. Remplacer par des moteurs de trottinettes des 12, 8, 6 ou 5 cylindres mythiques serait un sacrilège. La mécanique, la musique de ces blocs moteur, sont à préserver au même titre que les courbes, volants en bois ou pare chocs chromés des voitures anciennes. Mais il est vrai que, lorsque il n’y aura plus de pompes a essence, on sera bien contents de continuer à admirer les vieilles Ferrari ou Aston Martin grâce à la fée électricité.