Les sans-abri, "ce qui est important, c’est de ne pas les ignorer"

Guillaume Holsteyn, Europe 1, 1280
"Ce qui est important, c’est de ne pas les ignorer, de les regarder, de leur sourire voire de leur dire bonjour ou de leur demander des services", a déclaré Guillaume Holsteyn à propos des sans-abris. © Europe 1
  • Copié
G.D
Sur Europe 1, Guillaume Holsteyn, ancien coordinateur de l'association Le Carillon explique que ce qui est important dans l'aide aux sans-abri, "c'est de ne pas les ignorer".

"L'objectif du Carillon et de plein d'autres associations est d'abord de lutter contre l'isolement." Guillaume Holsteyn, ancien coordinateur de l'association Le Carillon, a expliqué à Europe 1 comment l'association a repensé l'aide aux sans-abri. Le principe est simple : des commerçants, reconnaissables grâce à des cloches, proposent gratuitement différents types de services aux sans-abri.

"L'isolement est un énorme facteur de résilience." "Le premier service proposé, qui est le plus utilisé, c’est discuter. C’est quand on est seul que l’on va rester au fond du trou, voire sombrer. L’isolement est un énorme facteur de résilience", a affirmé Guillaume Holsteyn dans l'émission Circuits Courts, mardi. Robert, un sans-abri qui vit dans la rue depuis sept ans, abonde en ce sens : "La discussion, c’est primordial. La discussion est quelque chose qui peut sauver beaucoup de situations."

Mais il y a également "d'autres services extrêmement importants" comme "laisser ses bagages" ou encore "se connecter à internet, boire un verre d'eau", ajoute Guillaume Holsteyn. Et les commerçants sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement : "Les commerçants qui avaient refusé au début, voient que leurs voisins le font et que premièrement, ça ne pose pas de problèmes et deuxièmement, ça rend heureux."

Que faire en tant que particulier ? Et ce type d'initiative n'est pas réservé qu'aux seuls commerçants mais "souvent, en tant que particulier, on ne sait pas ce qu’on peut faire." Guillaume Holsteyn donne quelques pistes comme "aller consommer chez des commerçants solidaires" ou se joindre aux "événements locaux" et participer à des "formations gratuites" afin de savoir quel comportement adopter avec les sans-abri : "Ce qui est important, c’est de ne pas les ignorer, de les regarder, de leur sourire voire de leur dire bonjour ou de leur demander des services."

Par ailleurs, Guillaume Holsteyn a tenu à faire mentir une idée reçue : "Il y a très peu de sans-abri qui pratiquent réellement la manche." C'est la raison pour laquelle il est important de leur tendre la main, plutôt que d'attendre qu'ils fassent le premier pas pour demander de l'aide.