Les passagers d’une croisière se rebiffent après la suppression d'escales

Les passagers mécontents ont dénoncé un dédommagement trop faible de la part de la compagnie.
Les passagers mécontents ont dénoncé un dédommagement trop faible de la part de la compagnie. © AFP
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A.R. , modifié à
Une soixantaine de plaisanciers ont protesté contre la suppression d'escales lors d'une croisière dans l'océan Indien. L'un d'entre eux a dû être débarqué de force. 

Ce n'est pas la mutinerie du cuirassé Potemkine, mais tout de même. Des croisiéristes, embarqués sur l'île de la Réunion le 26 octobre, se sont rebiffés contre le commandant du paquebot après la suppression d'escales dans les îles Vanille (Seychelles, Madagascar, Maurice, Réunion), dans l'océan Indien, rapporte jeudi Le Parisien. L'un d'entre eux a dû être débarqué de force.

150 euros de dédommagement ? "Ils se moquent du monde !" Lors de la croisière, la compagnie Costa a en effet supprimé trois escales à Madagascar, pour cause d'épidémie de peste qui sévit sur l'île. En dédommagement, celle-ci a offert aux croisiéristes un bon de 150 euros à dépenser sur le paquebot. Une somme dérisoire, pour Alain Jan, chef de file d'une troupe de passagers mécontents. "150 euros alors qu'un gros bout du voyage est annulé et que le verre d'eau est facturé 5 euros, ils se moquent du monde !", voit rouge ce commerçant installé à La Réunion.

Lui comme d'autres reprochent à la compagnie de ne pas avoir anticipé ce risque sanitaire, alors que l'épidémie de peste est connue depuis août dernier. Et d'en payer les pots cassés. Ce que Costa réfute, arguant que ces changements de dernière minute ont été imposés par les autorités sanitaires de l'île Maurice.

"C'est comme si on m'avait libéré d'une prison flottante !" Ni une ni deux, le commerçant a alors décidé de passer à l'action. Après une pétition, il organise avec d'autres une manifestation dans le restaurant. "On était une soixantaine à taper des mains pour alerter les autres croisiéristes de cette arnaque". Le 4 novembre, Alain Jan décide de réunir ses "troupes" dans la salle de théâtre du paquebot. Pour fomenter de nouvelles actions ? Le commandant ne prend pas de risque et met fin à la révolte. Faisant fi de sa demande de "voir l'ambassadeur de France", la police locale débarque alors alors le commerçant récalcitrant.

Après deux nuits dans un hôtel des Seychelles, Alain Jan est ensuite rapatrié vers La Réunion aux frais de la compagnie Costa, explique-t-il. Une éviction vécue comme une délivrance. Il assure en effet : "C'est comme si on m'avait libéré d'une prison flottante !"

 

 

Costa Croisières se justifie

Costa Croisières a tenu à réagir, jeudi, dans un communiqué assurant "comprendre la déception des passagers" et ajouant que la "la sécurité, la santé et le bien-être des passagers et de l'équipage" étaient "la priorité absolue". "Madagascar est actuellement confrontée à une épidémie inhabituelle de "peste pneumonique (...) La Compagnie a fait tous les efforts pour maintenir les escales à Madagascar, en examinant toutes les alternatives possibles et la gestion de la programmation. (...) Les autorités sanitaires de Maurice ont exprimé de sérieuses préoccupations concernant la situation à Madagascar et le risque lié à la propagation de l'épidémie à Maurice et dans les régions avoisinantes".

"Les passagers ont donc été informés et une compensation de 150 € par personne a été offerte pour profiter du navire pendant la journée de navigation supplémentaire. De plus, toutes les excursions qui ont déjà été réservées à Madagascar ont été remboursées", a expliqué encore Costa Croisières.