Les locaux du PS saccagés à Saint-Etienne : 40.000 euros de préjudice

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Une dizaine de manifestants d'extrême-gauche cagoulés ont infiltrés le cortège d'une manifestation interdite. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
La fédération PS de la Loire envisage de lancer un appel aux dons pour financer la remise en état du local, saccagé en marge d'une manifestation pour le désarmement de la police.

Le local du parti socialiste à Saint-Etienne a été saccagé durant une manifestation contre l’armement des policiers, samedi 22 octobre. Entre 200 et 300 personnes se sont réunies ce week-end dans les rues de la ville malgré l’interdiction de la préfecture, qui craignait des troubles à l’ordre public, a relaté France Bleu Saint-Etienne Loire.

Un champ de bataille. Après le passage, samedi en fin d'après-midi, d'une dizaine de manifestants d'extrême-gauche cagoulés infiltrés dans le cortège d'un collectif pour "le désarmement de la police et la démilitarisation des conflits", les bureaux stéphanois du PS ressemblaient à un champ de ruines, au milieu desquelles gisait le buste endommagé de Jean Jaurès. Les murs du local, situé dans le quartier de Jacquard, ont été tagués, le rideau de fer qui protégeait sa vitrine relevée, et celle-ci brisée. Des meubles ont été renversés et des affiches dispersées, rapporte encore France Bleu. En juillet, le même local avait été la cible de boules de peintures.

Plusieurs élus socialistes dont Régis Juanico, le député PS de la Loire, et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, ont fait part de leur indignation.

Plainte contre X. Le coût des travaux est estimé à près de 40.000 euros, a indiqué Régis Juanico. La Fédération du PS de la Loire envisage de lancer un appel aux dons pour financer la remise en état, a-t-il précisé. Le PS compte lancer une souscription, sous forme d'appel au don auprès des militants, pour financer les travaux et éviter que la fédération ne finisse l'année trop dans le rouge, a-t-il dit. Le député socialiste a ajouté qu'une plainte contre X a été déposée au commissariat central de Saint-Etienne.

"Des méthodes fascistes". L'autre député socialiste du département, Jean-Louis Gagnaire, a dénoncé "des méthodes fascistes [...] qui desservent la cause pacifiste des organisateurs de ce rassemblement". Régis Juanico a regretté que les casseurs aient pu participer pendant plusieurs heures à une manifestation interdite par la préfecture, "qui plus est en étant cagoulés, ce qui est également interdit".

Une enquête complexe. Les centaines de policiers, gendarmes mobiles et CRS mobilisés à Saint-Etienne samedi et dimanche avaient pour consigne de protéger l'hyper-centre de Saint-Etienne, ainsi que l'entreprise Verney-Carron (un fabricant de flash-ball, cible annoncée du collectif), en se tenant loin des manifestants pour éviter les affrontements. "Aucun des casseurs n'ayant été interpellé sur le fait, l'enquête risque d'être difficile après coup car ils étaient cagoulés, masqués ou grimés", a commenté le parquet de Saint-Etienne.